La toute première photo du trou noir au centre de la Voie lactée a enfin été dévoilée. Après des années de calculs, on peut enfin mettre une image sur Sagittarius A*, relatait Le Monde le 12 mai.
Photographier un trou noir est en réalité très compliqué, car cela revient à capturer littéralement du vide. Mais les scientifiques ont trouvé une parade pour immortaliser le trou noir. La campagne d’observation a commencé en 2017 avec un principe d’interférométrie, c’est-à-dire que les scientifiques utilisent simultanément plusieurs télescopes. Au total, ce sont huit radiotélescopes qui ont été utilisés simultanément au Chili, en France, aux États-Unis, au Mexique, en Espagne, en Antarctique et au Groenland.
Avec ce procédé d’interférométrie, les scientifiques doivent être très rigoureux, l’image des télescopes devant être parfaitement synchronisée. Ils se basent ainsi sur les horloges atomiques, qui ne se dérèglent que d’une seconde tous les 10 millions d’années. Grâce à tous ces efforts, la première image d’un trou noir, nommé M87*, a pu être dévoilée en 2019..
La manœuvre a été plus compliquée pour Sagittarius A* pour une raison simple : son diamètre est trop petit. Plus le trou noir est petit, plus la matière de son disque d’accrétion tourne vite. « La luminosité et la configuration du gaz autour de Sagittarius A* changeaient rapidement pendant que la collaboration EHT l’observait, un peu comme si l’on essayait de prendre une photo nette d’un chiot qui court après sa queue », a dexpliqué Chi-kwan Chan, chercheur à l’observatoire Steward.
Si vous voulez en savoir plus sur les trous noirs et sur les moyens de les capturer, l’astrophysicien en chef de l’Event Horizon Télescope a répondu à de nos questions. Vous pouvez également lire notre long format Qu’est-ce qu’un trou noir ?
Source : Le Monde