Tous les quatre ans, une nouvelle ville accueille les Jeux olympiques, ce qui implique une longue préparation et la construction d’infrastructures spécifiquement destinées à l’événement. Mais que deviennent ces infrastructures après la fête ? Parfois, il arrive qu’elles soient conservées. C’est notamment le cas de Barcelone, qui a durablement bénéficié des installations construites pour les JO de 1992. Du port olympique au stade Lluis Companys, la cité catalane fait un usage profus de ces infrastructures encore aujourd’hui et elles sont visibles aux quatre coins de la ville. Il en ira probablement différemment de Rio, où certains athlètes ont déjà fui les conditions déplorables du Village olympique, dont on ne compte plus les problèmes d’alimentation électrique ou de plomberie. Peut-être ces infrastructures subiront-elles le même sort que ces cinq vestiges de JO du passé.
Les tremplins olympiques d’Igman, en Bosnie-Herzégovine
En 1984, les montagnes d’Igman étaient le théâtre des Jeux Olympiques d’hiver, non loin de Sarajevo. Aujourd’hui, les lieux portent les stigmates du siège de la capitale, durant la guerre de Bosnie-Herzégovine. Entre 1992 et 1995, la zone a littéralement servi de champ de bataille. Le podium, quant à lui, a fait office de seuil d’exécution. Sur la structure, les symboles de l’ONU se mêlent aux impacts de balles.
Le village olympique d’Hitler, à Berlin
Tristement surnommés « les Jeux nazis », les Jeux olympiques d’été de Berlin de 1936 gardent l’empreinte historique et symbolique d’Hitler. Suite aux JO, le complexe olympique, situé en bordure de la ville, a notamment servi d’hôpital aux troupes allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale. Le village olympique, quant à lui, a été laissé quasi intact. Sa visite est désormais ouverte au public. La dortoir de Jesse Owens, figure symbolique des Jeux et sprinteur époustouflant de l’entre-deux-guerres, a depuis été rénové et reste le seul appartement ouvert à la visite.
Linnahall, à Tallin en Estonie
Faite d’imposantes dalles de béton, Linnahall est aujourd’hui une structure fantomatique et gigantesque qui s’élève à 7 mètres au dessus de la mer Baltique. Construite pour les Jeux d’été de Moscou en 1980, Linnahall a d’abord servi à accueillir les épreuves de voile. Son monumental amphithéâtre d’une capacité de 5000 personnes a été édifié comme un manifeste à la gloire de l’Union soviétique. Aujourd’hui réhabilitée, la bâtisse est devenue un lieu culturel singulier, qui renferme une patinoire et une salle de concert. Touristes et estoniens peuvent toujours emprunter les escaliers extérieurs qui grimpent de la base au sommet de la structure, avant d’apprécier la vue phénoménale sur la ville de Tallin.
Le complexe olympique d’Athènes, en Grèce
Ce gigantesque complexe sportif aux allures de parc d’attraction a vu le jour en 1980. En 2004, il a été réaménagé par l’architecte espagnol Santiago Calatrava Valls, puis utilisé pour les Jeux olympiques d’Athènes. Aujourd’hui laissé à l’abandon et malmené par le temps, le lieu est toujours ouvert au grand public. Les voûtes monumentales se mêlent à la rouille des piscines et aux fontaines brisées, dans un décor chaotique et décadent.
Les rampes de bobsleigh de Sarajevo, en Bosnie Herzégovine
Autre vestige des Jeux d’hiver de Sarajevo en 1984, les rampes de bobsleigh ont également souffert du siège. Les courbes du tracé servaient de positions défensives aux forces gouvernementales bosniaques. Les rampes ne sont aujourd’hui plus que des ruines, investies par les street artistes et ponctuées de tags en tout genre. Le podium olympique de Sarajevo – Crédits : Hedwig Klawuttke Source : Wall Street Journal/Flickr Mark Pollock a beau être aveugle et paraplégique, rien ne l’arrête.