Il y a des comebacks qui marquent l’histoire. En attendant celui de l’Équipe de France l’année prochaine, il y a celui de Pseudomys gouldii. On croyait cette souris australienne disparue depuis plus de 150 ans, jusqu’à ce que des scientifiques découvrent qu’une population de ce petit rongeur vit en paix sur une île reculée, annonce le Guardian ce 29 juin.
Au XIXe siècle, la « souris de Gould », baptisée ainsi d’après l’ornithologue qui l’a découverte, occupait une vaste partie du territoire australien. Mais dans les années 1840, sa population a été réduite à peau de chagrin après l’arrivée des Européens sur le continent. Si bien qu’en une décennie, elle a été ajoutée à la liste des nombreuses espèces de rongeurs poussées vers l’extinction par les colons et leurs chats. Jusqu’à ce jour.
Dans une nouvelle étude réalisée par la biologiste évolutionnaire Emily Roycroft et son équipe de l’Université nationale australienne, il apparaît qu’au milieu de ce « vortex d’extinction » provoqué par l’arrivée des Européens en Australie, de petites populations de la souris de Gould ont trouvé le moyen de survivre à l’écart du monde, sur un chapelet d’îlots au large de la baie Shark, à l’extrémité de l’Australie-Occidentale. Elle y avait été rebaptisée « souris de la baie Shark » par les chercheurs, mais il s’agit en réalité de la même espèce.
« C’est un résultat surprenant, surtout si l’on songe à quel point les observations de la souris de Gould [dans les États de Victoria et de Nouvelle-Galles du Sud, à l’est du pays] sont géographiquement éloignées de celles de la souris de la baie Shark », explique Emily Roycroft. Ainsi donc, la résurrection inattendue de la souris de Gould donne quelque espoir aux scientifiques de voir certaines espèces « revenir d’entre les morts » alors qu’on les croyait disparues pour de bon. Mais elle rappelle surtout combien la diversité des écosystèmes australiens a été amoindrie à cause de la colonisation européenne.
Source : The Guardian