Une sépulture étonnamment bien préservée de l’âge du bronze découverte dans le sud-est de l’Espagne pourrait contenir la dépouille d’une reine, selon la nouvelle étude d’une équipe d’archéologues internationale. Cette incroyable trouvaille pourrait altérer nos perceptions de l’une des civilisations européennes les plus sophistiquées de l’âge du bronze, El Argar, rapportait Science News le 10 mars.
La tombe, un grand pot en céramique qui contenait les restes d’une femme et d’un homme, a été découverte en 2014 sur le site archéologique de La Almoloya dans la péninsule ibérique. Elle a été trouvée sous le plancher de ce qui semble être la salle du gouvernement d’un palais, une interprétation renforcée par la richesse du contenu de la tombe. Le duo a été enterré avec 29 objets, dont la plupart en argent semblaient appartenir à la femme.
L’homme n’était cependant pas sans ornements : son bras était orné d’un bracelet de cuivre, il portait un collier de sept grosses perles colorées et un poignard avec des rivets d’argent était à côté de lui.
Mais c’est ce que la femme portait sur la tête qui a vraiment excité l’équipe de recherche. En effet, ils ont découvert un diadème en argent avec un disque qui serait descendu jusqu’à son front ou l’arête de son nez. Il est d’ailleurs assez semblable à quatre autres diadèmes trouvés au XIXe siècle dans des tombes de femmes richement aménagées. Des analyses antérieures estiment que ces femmes étaient probablement des souveraines, ou les épouses de souverains. S’il est toujours impossible de le confirmer, l’équipe de recherche estime que les preuves pointent vers la première théorie.
« Dans la société argarique, les femmes des classes dominantes étaient enterrées avec des diadèmes, tandis que les hommes étaient enterrés avec une épée et un poignard », expliquent-ils. Mais les biens funéraires retrouvés enterrés avec ces hommes étaient de moindre quantité et de moindre qualité au regard des richesses présentes ici. « Comme les épées représentent l’instrument le plus efficace pour renforcer les décisions politiques, les hommes dominants d’El Argar jouaient peut-être un rôle exécutif, même si la légitimation idéologique et, peut-être, la gouvernance, était entre les mains de certaines femmes. »
Les chercheur.euse.s ont pu établir qu’il s’agissait d’un couple décédé, l’homme entre 35 et 40 ans, la femme entre 25 et 30 ans. Les analyses génétiques ont confirmé qu’ils n’avaient pas de lien de parenté, mais la datation au radiocarbone montre qu’ils sont décédés en même temps ou dans un laps de temps très court, vers 1730 avant notre ère. Les restes trouvés non loin de la tombe étaient liés aux deux : il devait donc s’agir de leur fille. La mort de la reine supposée a pu être causée par une infection pulmonaire, comme des marques sur les côtes le suggèrent.
Source : Science News