En Égypte, une pâtissière accusée d’avoir préparé des gâteaux « indécents » a été placée en détention, rapportait la BBC le 19 janvier. Servis à l’occasion d’une fête d’anniversaire dans un club de sport du Caire, les petits gâteaux étaient garnis de glaçages en forme de sous-vêtements et de parties génitales. Après que les photographies sont devenues virales, la pâtissière a été arrêtée puis libérée moyennant une caution de 263 euros.
Dar al-Ifta, un centre de recherche sur le droit islamique en Égypte, s’est indigné de ces gâteaux sur son compte Facebook, ce qui a attiré l’attention des autorités. Ses membres estiment que ces pâtisseries affichant des représentations sexuelles étaient « une attaque contre le système de valeurs et un abus grossier de la société ». Le ministère de la Jeunesse et des sports égyptien pourrait aussi enquêter sur le club de Gezira, qui a accueilli le rassemblement privé.
« Une association, avec le soutien de l’État, veut éliminer tout espace de liberté personnelle en Égypte sous prétexte de préserver les “valeurs de la famille égyptienne” », dénonce l’avocat des droits de l’homme Negad El Borai dans un tweet. Il fait aussi le parallèle avec d’autres affaires récentes comme les cas de plusieurs jeunes femmes égyptiennes accusées d’infractions morales en relation avec des vidéos publiées sur TikTok et d’autres réseaux.
Une cour d’appel a récemment annulé les peines de prison de deux ans infligées à deux influenceuses (Haneen Hossam, 20 ans, et Mawada al-Adham, 22 ans) condamnées en juillet pour « atteinte aux valeurs et principes familiaux », et publication de photos et vidéos « indécentes ». Mais d’autres charges pèsent encore contre elles. Elles pourraient même être accusé d’exploitation s’êtres humains après avoir encouragé d’autres filles à publier des vidéos similaires aux leurs. Le procureur a donc ordonné leur maintien en détention dans l’attente des conclusions d’une enquête pour… trafic d’êtres humains.
Source : BBC