Au Pakistan, un tribunal a condamné à mort une jeune femme pour des messages jugés « blasphématoires » envoyés sur Facebook et WhatsApp, indiquait The Guardian le 19 janvier. Cette dernière nie les faits et maintient qu’elle a été piégée par un homme dont elle avait refusé les avances.
Aneeqa Ateeq est une jeune Pakistanaise de 26 ans. Elle a été jugée et condamnée à mort par un tribunal de Rawalpindi, dans la province du Pendjab, mercredi dernier. La raison ? Un homme a porté plainte contre elle pour des messages jugés blasphématoires. Les lois au Pakistan sont extrêmement dures en ce qui concerne le blasphème, même lors de conversations privées en ligne. L’acte d’accusation indique qu’Ateeq a rencontré son accusateur en 2019 sur un jeu mobile, avant d’entamer avec lui une conversation sur WhatsApp.
Le plaignant a accusé la jeune femme de lui avoir envoyé des caricatures et des remarques blasphématoires sur les prophètes. Aneeqa Ateeq aurait selon lui « délibérément et intentionnellement profané des personnalités sacrées et vertueuses, et insulté les croyances religieuses des musulmans », indique l’acte d’accusation. La jeune femme, musulmane pratiquante, nie toutes les accusations, affirmant qu’elle a été entraînée dans une discussion destinée à la piéger, après qu’elle a refusé « d’aller plus loin » avec son accusateur.
En dépit de sa défense, le tribunal de Rawalpindi a rendu son jugement et Aneeqa Ateeq a été déclarée coupable, condamnée à 20 ans de prison et à la peine de mort, qui s’effectue par pendaison au Pakistan. Le procès illustre l’extrême sévérité des lois sur le blasphème au Pakistan, où l’État ordonne très régulièrement des condamnations à mort, qui se transforment généralement en peines d’emprisonnement à vie. Nombre de ces procès s’achèvent par une condamnation sans preuves substantielles.
Source : The Guardian