L’hélium est un gaz dont l’utilisation ne se réduit pas qu’à gonfler des ballons ou nous donner des voix amusantes lorsqu’on l’inhale. Neutre et propre, ce gaz est inerte : il ne réagit pas avec d’autres produits chimiques et ne provoque pas d’oxydation. Il sert à la recherche scientifique et est utilisé notamment dans la construction de matériel médical comme les scanners IRM, ou pour le Grand collisionneur de hadrons à Genève et les réacteurs nucléaires. Il s’agit d’un gaz précieux dont les ressources s’épuisent. D’ailleurs, certains chercheurs ont déjà dénoncé l’utilisation excessive de l’hélium pour les ballons de baudruche. Mais aujourd’hui, il semblerait que les scientifiques pourront respirer un peu. Des chercheurs britanniques ont en effet annoncé ces derniers jours à la conférence Goldschmidt (une conférence internationale annuelle sur la géochimie), avoir découvert une gigantesque source d’hélium dans la vallée du grand rift, en Tanzanie. Selon les premières estimations, il y en aurait 1 529 millions de mètres cube soit près de quatre fois la réserve fédérale des États-Unis. Des ballons d’hélium Crédits : Frankie Leon Chris Ballentine, un des chercheurs, explique que cette quantité est suffisante « pour remplir 1,2 millions de scanners IRM. Si l’on compare cette découverte, elle prend tout son sens : la consommation globale d’hélium est autour de 226 millions de mètres cube par an et la réserve fédérale d’hélium des États-Unis – qui est le plus grand fournisseur au monde – est actuellement de 685 millions de mètres cube. Toutes les réserves connues aux États-Unis représentent environ 4 332 millions de mètres cube. » Un volcan dans le Nord de la Tanzanie, dans la vallée du grand rift Crédits : Shidolya Safari En partenariat avec la société norvégienne Helium One, les scientifiques ont prospecté la vallée du grand rift, qui est une zone volcanique, sachant que, généralement, des sources d’hélium se trouvent à proximité des volcans. La doctorante en sciences naturelles à l’Université de Durham, en Angleterre, Diveena Danabalan, a mené les recherches et explique cependant : « On a montré que les volcans de la vallée du grand rift jouent un rôle important dans la formation de réserves d’hélium. L’activité volcanique procure la chaleur nécessaire pour relâcher l’hélium accumulé dans les vieilles roches de la croûte terrestre. Cependant, si les gaz piégés sont trop près d’un volcan, il existe le risque que l’hélium soit trop fortement dilué par les gaz volcaniques comme le dioxyde de carbone. […] Nous travaillons actuellement sur l’identification de la “zone habitable” entre la vielle croûte terrestre et les volcans actuels où l’équilibre entre l’hélium relâché et la dilution volcanique est “parfait” ». Source : Université d’Oxford Ses habitants n’ont pas bougé quand il est entré en éruption.