Le Bolshaya Udina s’est réveillé. Classé comme éteint par les géologues russes, ce volcan de la péninsule du Kamtchatka montre des signes d’activité sismique qui font craindre aux scientifiques une éruption comparable à celle du Vésuve il y a près de 2 000 ans, qui avait ravagé Pompéi et Herculanum. Une équipe de vulcanologues russes, saoudiens et égyptiens a publié ses résultats dans une étude à paraître dans la revue Journal of Volcanology and Geothermal Research.
L’Udina est un stratovolcan, c’est-à-dire que sa structure est constituée d’un empilement de coulées de lave survenues à chacune de ses éruptions. Haut de 2 923 m, contre 1 281 m pour le Vésuve, son activité a été observée par les scientifiques entre mai et juin 2018. Les quatre stations sismiques installées sur ses flancs ont relevé 559 événements souterrains dans la zone entourant le volcan, suggérant un possible réveil – et les catastrophes qui l’accompagneraient – de l’Udina.
« Ces propriétés sismiques pourraient indiquer la présence d’intrusions de magma constitué principalement de fluides et de fontes, susceptibles de justifier la modification de son statut “éteint” à celui d’ “actif” », écrivent les scientifiques.
Dans une interview au magazine Science in Siberia, citée par Newsweek, le principal auteur de l’étude Ivan Y. Kulakov compare volontiers l’Udina au Vésuve. « Quand un volcan est resté silencieux pendant si longtemps, sa première éruption peut être catastrophique », dit-il.
« Une grande quantité de cendres volcaniques est rejetée dans l’air, et elles se déplacent très loin, pas seulement autour de la zone volcanique. Elles affectent de vastes territoires tout autour de la planète. Rappelez-vous de Pompéi : le réveil du Vésuve a été précédé par un sommeil de milliers d’années. Et l’éruption au Pérou en 1600 a mené à un refroidissement de l’Europe et entraîné une famine en Russie. » Malheureusement, il n’y a rien que l’on puisse faire pour l’empêcher d’advenir.
Sources : Newsweek/Science in Siberia