En étudiant un morceau de papyrus vieux de 3 500 ans, que les scientifiques connaissent sous le nom de Papyrus Louvre-Carlsberg, l’égyptologue danoise Sofie Schiødt a découvert le plus ancien manuel sur la momification à ce jour. Grâce à cela, la chercheuse a pu aider à reconstruire le processus d’embaumement utilisé pour préparer les Égyptiens de l’Antiquité à l’au-delà, rapportait ScienceDaily le 26 février.
Parmi les détails que Schiødt a tirés du document, on trouve une liste d’instructions précises pour embaumer le visage de la personne décédée. Cette étape était réalisée à l’aide un morceau de lin rouge enduit d’une solution spéciale à base de plantes. La solution comprenait des substances aromatiques, et le chiffon saturé était destiné à protéger le visage des insectes et des bactéries, tout en sentant bon.
Le manuscrit présente également le calendrier complet de 70 jours pour l’embaumement, divisé en deux moitiés : une période de séchage de 35 jours et une période d’emballage de 35 jours. Chacune des périodes était elle-même divisée en intervalles de quatre jours. Les traitements courants sur le corps comprenaient l’application d’un mélange appelé natron, après l’ablation des organes et du cerveau.
« Le texte se lit comme un aide-mémoire, les lecteurs visés devaient donc être des spécialistes à qui il fallait rappeler ces détails, tels que les recettes d’onguent et l’utilisation de divers types de bandages », explique l’égyptologue de l’université de Copenhague. « Entre les intervalles de quatre jours, le corps était recouvert de tissu et de paille infusée d’aromates, pour éloigner les insectes et les charognards. »
C’est la première fois que cette moitié du manuscrit de la collection Carlsberg est analysée et traduite. Elle s’ajoute aux informations déjà interprétées de la moitié conservée au Louvre. Avant que ce nouveau texte ne soit découvert, les experts n’avaient que deux textes originaux sur la momification avec lesquels travailler. Schiødt a publié des détails sur le texte dans sa thèse de doctorat, et l’intégralité du papyrus du Louvre sera publiée l’année prochaine.
Source : ScienceDaily