Dans la capitale du Bangladesh, à Dhaka, la première école religieuse pour personnes transgenres a ouvert ses portes. Plus de 150 élèves musulmans de tous âges pourront gratuitement y recevoir des cours de théologie et une formation professionnelle, annonce la BBC ce 6 novembre.
La transidentité est officiellement reconnue au Bangladesh, où tous les citoyens, y compris ceux dits « du troisième sexe » ont le droit de voter et de se présenter aux élections. Mais les carcans sociaux encore très conservateurs du pays rendent difficiles l’accès à l’éducation et à l’emploi pour les personnes trans. Beaucoup doivent émigrer vers les villes et subvenir à leurs besoins en chantant et dansant lors de mariages, voire en mendiant ou en se prostituant.
D’après le gouvernement, le pays compte environ 10 000 hijras, terme utilisé pour nommer les personnes trans ou agenres dans la culture indienne. Selon d’autres sources, les personnes transgenres représenteraient une communauté de 50 000 citoyen.ne.s, dont la plupart seraient des femmes trans.
Les personnes de tous âges de la communauté hijra ont le droit de s’inscrire dans cette nouvelle école. « Le fait qu’une personne soit ou non du troisième sexe est parfois identifié assez tard. C’est pourquoi nous ne fixons aucune limite d’âge. Tout le monde peut être admis ici, quel que soit son âge », a déclaré le secrétaire à l’éducation et à la formation de la madrassa (l’école coranique), Mohammad Abdul Aziz Hussaini.
« Personne ne veut nous engager », déplore une nouvelle élève de l’école nommée Shilpy. « Si nous avions reçu une éducation, nous aurions pu trouver un meilleur travail. Il n’y a pas de système éducatif pour nous. Nous voulons être comme les autres, marcher avec dignité, être autonomes. On ne veut pas être un fardeau pour la société. »
Source : BBC