Crédit : Tetra Images / Alamy Le Kenya de la fin du XIXe siècle était un désert médical. Faute de soin, deux lions ont retourné leur rage de dents contre plusieurs dizaines d’ouvriers du chemin de fer, en 1898. Rapporté dans le journal du colonel britannique John Patterson, le massacre coûta la vie à plusieurs dizaines de personnes. Alors qu’il a longtemps été expliqué par la pénurie de nourriture, deux chercheurs américains révèlent aujourd’hui qu’une carie non traitée fut sans doute la responsable. En étudiant le squelette des fauves, conservés au Field Museum de Chicago, ils ont trouvé des traces de problèmes dentaires. Crédit : The Field Museum Manifestement traumatisé, l’officier britannique garda un souvenir terrifiant de la scène. « Je pouvais les entendre écraser les os », écrivit-il. « Le son de leur ronronnement effrayant emplissait l’air et parvenait à mes oreilles. » Patterson s’empressa de tuer les bêtes, dont les dépouilles furent conservés pour être étudiées. Plus d’un siècle plus tard, celles-ci montrent que les lions pouvaient difficilement broyer un os. Au contraire, leurs mâchoires portent les traces d’abcès et de fractures. D’habitude, les lions s’en servent pour attraper des zèbres ou des gnous et les étouffer. Mais si elle leur fait mal,« les hommes sont plus facile à attraper », selon le curateur du musée, Bruce Patterson (aucun lien). Moralité, les fauves sont plus inoffensifs tant qu’ils n’ont pas mal aux dents. Source : Nature