On retrouve des microplastiques dans des régions du monde sans cesse plus isolées, comme dans les Pyrénées en avril dernier. Mais selon New Scientist, des scientifiques en ont même découvert au fond de nos tasses d’Earl Grey. Dans une étude publiée le 25 septembre dans la revue Environmental Science & Technology, iels ont révélé que faire tremper un sachet de thé en plastique à usage unique dans une eau à 95°C libère environ 11,6 milliards de microplastiques et 3,1 milliards de nanoplastiques.
Professeure en génie chimique à l’université McGill, Nathalie Tufenkji a décidé de passer des sachets de thé à la loupe, après avoir reçu dans un café de Montréal un thé qu’elle suspectait de contenir du plastique. Avec l’aide de cinq autres chercheurs·euses, elle a acheté plusieurs thés différents avant de les tester en laboratoire ; les résultats publiés récemment ont dépassé leurs soupçons de façon terrifiante.
« C’est beaucoup plus que d’autres aliments et boissons généralement contaminés par du plastique », a déclaré Tufenkji à New Scientist. Elle donne l’exemple du sel de table, qui contient 0,005 microgramme de plastique par gramme de sel, ce qui représente déjà une teneur relativement élevée en microplastique. Mais avec le thé, nous sommes « à 16 microgrammes par tasse ».
Le risque de ces particules de plastique de moins de 5 millimètres pour la santé humaine est encore incertain. Selon un rapport publié en août 2019 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une fois consommées, les particules de plastique présentent un faible risque pour l’être humain à leurs niveaux actuels. Le rapport reconnaît toutefois que davantage de recherches sont nécessaires pour évaluer l’impact des microplastiques sur la santé humaine.
Source : New Scientist