Un Afro-Américain de 26 ans, Patrick Lyoya, a été abattu par un policier le 4 avril. Sur des vidéos rendues public dix jours après son décès, on peut voir les deux hommes lutter au sol, avant que le policier ne tire une balle mortelle dans la tête de l’homme, alors qu’il est face contre terre, indique The Independent ce 14 avril.
C’est un nouveau drame qui s’inscrit dans la douloureuse histoire entre la police et la communauté afro-américaine aux États-Unis. Patrick Lyoya, 26 ans, a été tué le 4 avril devant une maison à Grand Rapids, dans le Michigan. Dans cette ville d’environ 200 000 habitants proche de Détroit, une vidéo montre une course-poursuite entre Lyoya et un officier de police, qui l’a interpellé pour avoir conduit avec une plaque d’immatriculation qui n’appartenait pas au véhicule. Le deux hommes se battent devant plusieurs maisons, tandis que le policier tente de s’emparer du Taser que Lyoya avait sur lui. Tout en s’agenouillant sur son dos à certains moments pour le maîtriser, le policier lui répète à plusieurs reprises de « lâcher le Taser ». La lutte vire finalement au drame : face contre terre, Lyoya reçoit une balle mortelle à l’arrière de la tête, tirée par le policier. Invoquant un besoin de transparence, le nouveau chef de la police de Grand Rapids, Eric Winstrom, a publié les quatre vidéos de la fusillade, enregistrées par un passager de la voiture de Lyoya.
« Je considère cela comme une tragédie… C’est une énorme tristesse pour moi », a déclaré Winstrom, qui est devenu chef de la police de Grand Rapids en mars. Ben Crump, un avocat des droits civiques s’exprimant au nom de la famille de Lyoya, a quant à lui demandé que l’officier ayant tiré soit renvoyé, et poursuivi en justice. « La vidéo montre clairement qu’il s’agissait d’un usage inutile, excessif et fatal de la force contre un homme noir non armé qui était désorienté par la rencontre et terrifié pour sa vie », a-t-il asséné.
Si la police de l’État enquête évidemment sur la fusillade, le procureur Chris Becker a indiqué qu’une décision rapide était peu envisageable et qu’il allait falloir s’armer de patience. Il a effectivement précisé que « si les vidéos publiées aujourd’hui constituent un élément de preuve important, elles ne représentent pas la totalité des preuves ». L’incident s’inscrit néanmoins dans une longue histoire, et n’est pas sans rappeler le drame de la mort de George Floyd, causée par le policier Derek Chauvin à Minneapolis en mai 2020. Comme dans la plupart des villes américaines, la police de Grand Rapids a souvent été critiquée pour son usage de la force, en particulier contre la communauté noire, qui représente 18 % de la population. Les mobilisations prennent donc déjà forme, et plus de 100 personnes ont défilé jusqu’à l’hôtel de ville de Grand Rapids, scandant “Black lives matter”, ou encore “No justice, no peace”, le 12 avril.
Source : The Independent