Crédits : Bob Wilder/University at Buffalo (UB) Peut-être avez-vous les yeux de votre mère ou les oreilles de votre père, mais ce qui est sûr, c’est que vous avez la salive de votre arrière-arrière-arrière… (quelques milliers de plus) …arrière-grand-mère. N’est-ce pas merveilleux ? Des scientifiques de l’université d’État de New York à Buffalo ont en effet découvert du matériel génétique appartenant à un ancêtre de l’Homme non-identifié dans le mucus de notre salive. Ancêtre qui ferait partie d’une mystérieuse « espèce fantôme », selon les chercheurs. Des résultats fascinants dont ils font part dans une étude publiée le 21 juillet dernier. « Ce cousin inconnu des êtres humains pourrait être en réalité une espèce ayant déjà été découverte, une sous-espèce d’Homo erectus par exemple. Ou bien il s’agit d’un hominidé encore jamais découvert », explique le chercheur Omer Gokcumen. « Nous l’appelons “fantôme” car nous n’avons pas de fossiles. » Ce qu’ils savent en revanche, c’est que ce gène est unique chez les humains modernes, et que ni les hommes de Neandertal, ni les Dénisoviens ne le possédaient. Alors qui nous l’a refilé ? « En étudiant l’histoire de ce gène, nous voyons la signature d’une hybridation archaïque des populations d’Afrique sub-saharienne modernes », poursuit Omer Gokcumen. En d’autres termes, nos lointains ancêtres n’ont pas fait qu’enfiler des perles avec les détenteurs du fameux gène. On parle d’ « hybridation archaïque » pour désigner les croisements de nos ancêtres avec les Néandertaliens il y a des dizaines de milliers d’année, par exemple. Des parties de jambes en l’air primitives qui ont laissé des traces dans notre génome. Si nous ne savons rien de ce mystérieux ancêtre pour le moment, avoir découvert sa trace dans notre salive nous apprend au moins une chose. « Il semble que les croisements entre les différentes espèces d’anciens hominidés ne relevaient pas de l’exception, c’était la norme », conclut Omer Gokcumen. Source : UB News Center