Aux États-Unis, une femme souffrant de dépression sévère a été soignée grâce à la pose d’un implant cérébral, rapportait le Guardian le 4 octobre. Une avancée historique qui pourrait ouvrir de nouvelles portes dans le traitement des dépressions graves, qui résistent aux traitements médicamenteux.
Sarah, 36 ans, souffrait de dépression résistante, c’est-à-dire insensible aux traitements et thérapies standards. Un phénomène qui touche 15 à 30 % des personnes en dépression. La psychiatre Katherine Scangos, accompagnée de son équipe de recherche de l’université de Californie à San Francisco, est parvenue à mettre au point un implant cérébral efficace contre cette terrible dépression. Et la réussite de l’expérience est une première. En effet, la pose d’implants cérébraux de la sorte ont toujours été un échec dans le traitement des maladies psychiques. Dans le cas de Sarah, l’équipe de recherche a également mis au point une thérapie personnalisée, propre à la patiente, au lieu d’appliquer une méthode commune.
Le dispositif fonctionne en détectant les schémas d’activité cérébrale liés à la dépression et en les interrompant automatiquement à l’aide de minuscules impulsions électriques, délivrées au plus profond du cerveau. « Nous avons développé une approche de médecine de précision qui a permis de gérer avec succès la dépression résistante aux traitements de notre patiente, en identifiant et en modulant le circuit cérébral associé à ses symptômes », résume Katherine Scangos dans son article. Cela a permis d’administrer « un traitement personnalisé à une patiente souffrant de dépression sévère, et cela a atténué ses symptômes ». Une prouesse pour les psychiatres. Mais si l’implant a fonctionné pour Sarah, l’objectif est maintenant de comprendre comment ce traitement peut être appliqué à plus grande échelle. « Il y a encore beaucoup de travail », avoue Katherine Scangos. « Nous devons examiner comment ces circuits varient d’un patient à l’autre et répéter ce travail plusieurs fois. »
Sarah, la patiente, a témoigné des résultats de l’implant sur le site de l’université. « Au cours des premiers mois, l’atténuation de la dépression a été si soudaine que je n’étais pas sûre que cela allait durer. Mais cela a duré. Et je me suis rendu compte que l’appareil complète vraiment la thérapie et les soins personnels », raconte Sarah avec enthousiasme. La réussite de l’opération est une avancée conséquente dans le traitement de la dépression.
Source : Nature / The Guardian