Construit il y a 1800 ans au nord de l’Angleterre actuelle sur ordre de l’empereur du même nom, le mur d’Hadrien devait protéger les Romains des hordes d’ennemis barbares venus du froid qui goûtaient peu les charmes de la civilisation romaine.
Peu à peu abandonné au Ve siècle, il en reste aujourd’hui de longs pans admirablement bien préservés. Si bien préservés que des archéologues de l’université de Newcastle et d’Historic England viennent de découvrir de nouvelles inscriptions dans une portion du mur en Cumbria, dont un phallus aux proportions flatteuses, symbole de chance pour les Romains.
Les scientifiques ont également découvert, sur cette portion du mur située dans les bois de Gelt Woods, à 3 km au sud de la ville de Brampton, des inscriptions indiquant que les Romains avaient amplement rénové la structure du mur. L’une d’elles dit : « APRO ET MAXIMO CONSVLIBVS OFICINA MERCATI », soit « sous le consultat d’Aper et Maximus », du nom de deux consuls et diplomates de l’Empire qui officiaient au IIIe siècle de notre ère.
Le travail des archéologues n’est pas simple, car la face du mur qu’ils étudient descend sur 9 mètres au cœur de la forêt, si bien que les chercheurs doivent réaliser leurs observations suspendus dans le vide. « Ces inscriptions sont probablement les plus importantes observées à la frontière du mur d’Hadrien », témoigne l’archéologue d’Historic England Mike Collins. « Elles apportent des indications sur l’organisation du vaste projet de construction qu’était le mur d’Hadrien, ainsi que des touches très humaines et personnelles, comme cette caricature d’un commandant de l’armée réalisée par un groupe de soldats. »
Tout le défi pour les archéologues est à présent de préserver ces inscriptions vulnérables à l’action du temps, grâce aux technologies dont ils disposent.
Source : Historic England