Crédits : DR Bruce Schneier est expert en sécurité. Le 13 septembre dernier, il a publié un message sur son blog dépeignant un mauvais scénario de série B, pourtant réellement alarmant, au vu du nombre de faits pointés par l’auteur. Selon lui et des sources anonymes qui lui auraient mis la puce à l’oreille, une seule et même entité serait en train de procéder à une série d’attaques sur Internet, qui viseraient à tester les défenses de la structure même du réseau informatique mondial. Ces petites attaques, de différents degrés et utilisant des procédés divers, auraient pour finalité de trouver la faille qui permettrait de détruire Internet. Les dires de Schneier se basent sur le fait que la majorité des fournisseurs Internet, aux États-Unis comme ailleurs, auraient récemment subi des attaques plus ou moins importantes, mais très récurrentes. La récurrence de celles-ci prouverait, d’après l’auteur, que de gros moyens permettent de financer ce qui pourrait être un processus, moyens ne pouvant provenir que d’un acteur étatique. Schneier va même jusqu’à évoquer deux coupables potentiels, la Chine et la Russie, sans pour autant affirmer quoique ce soit. Paramètre effrayant : ces attaques semblent non seulement rechercher une manière d’infiltrer les systèmes mais également d’en sortir. Les commanditaires chercheraient donc à trouver une porte d’entrée et de sortie, ce qui fait planer un peu plus la menace d’une attaque réelle et imminente. Évidemment, le scénario alarmiste décrit par Schneier est contesté. Tout d’abord, des attaques de cibles d’envergures sur Internet se produisent tous les jours. Ensuite, quand bien même l’hypothèse de multiples attaques coordonnées serait exacte, il est probable que le commanditaire ne cherche pas à réellement nuire au réseau, mais plutôt à créer un rapport de force favorable, une dissuasion mutuelle, du même ordre que dans le domaine nucléaire. Ce qui pourrait le plus remettre en cause le scénario de Schneier, c’est justement le fait que détruire Internet nuirait à tout le monde. La Chine et la Russie sont effectivement les deux seules puissances étatiques qui, depuis des années, essaient de développer leur propre réseau hermétique de navigation. Mais en cas de destruction de la Toile, les deux géants y perdraient. On n’ose pas imaginer les conséquences d’un tel scénario. L’hypothèse de la menace est donc à privilégier, même si l’anonymat des sources force l’incertitude et la prudence. L’article de Bruce Schneier est disponible dans son intégralité ici. Source : Bruce Schneier