D’après un récent rapport du conseil de sécurité de l’ONU, un drone turc capable de choisir et d’attaquer ses cibles de façon entièrement autonome aurait été utilisé contre des soldats en Libye, rapportait Axios le 29 mai. Une information glaçante qui fait redouter d’être entré dans l’ère des robots tueurs.
Alors que la communauté internationale réprouve l’utilisation d’armes létales autonomes, un petit drone kamikaze de fabrication turque, le STM Kargu-2, aurait attaqué seul des soldats en Libye alors que ceux-ci battaient en retraite, en mars 2020. Il s’agissait plus précisément, selon l’ONU, d’une « munition vagabonde », ce qui signifie qu’il attendait en vol stationnaire jusqu’à avoir détecté une cible. Soit une mine volante à tête chercheuse capable de se déplacer seule sur de courtes distances.
Alors qu’on espérait voir ce rempart tenir encore longtemps, cette terrible anecdote montre que certains États ont recours à des robots entièrement autonomes pour perpétrer des actes de guerre et mettre fin à des vies humaines. « Ces systèmes d’armes autonomes létaux ont été développés pour attaquer des cibles sans avoir besoin de partager les données entre l’opérateur et la munition », lit-on dans le rapport de l’ONU. Il ne dit pas si des humains ont été tués dans l’attaque.
Si la situation est alarmante, elle n’est hélas pas surprenante. En effet, cela fait des années que les armées du monde entier développent des robots militaires armés de plus en plus automatisés. Les forces armées des États-Unis, de la Russie, de la Chine ou encore de la France sont d’ailleurs en compétition pour être à la pointe du domaine. Si la digue des considérations éthiques s’effondre, le futur pourrait bien ressembler aux pires avertissements de la science-fiction.
Source : Axios