La France s’apprête à ouvrir un centre de formation flambant neuf pour accueillir et former des militaires saoudiens au maniement d’armes nouvelle génération. Le centre a déjà été construit dans la Meuse, nous apprenait une enquête de La Chronique, le média d’Amnesty International, jeudi 2 juillet.
En 2011, le PDG de John Cockerill, un groupe international d’ingénierie basé en Belgique et très investi dans le secteur de la défense, a informé le ministre de la Défense Gérard Longuet que l’entreprise était sur le point de décrocher un important contrat militaire avec l’Arabie saoudite.
« J’aurai peut-être besoin d’un site pour accueillir des stagiaires sur du matériel militaire que j’ai l’intention de vendre », avait alors confié au ministre Bernard Serin, le PDG de John Cockerill. « Mais il me faut la possibilité d’utiliser des terrains de manœuvre français pour essayer de vendre le matériel. » Ces propos ont été rapportés par Gérard Longuet lui-même.
L’Arabie saoudite devait ainsi racheter le bâtiment pour en faire son centre de formation et en contrepartie, l’Armée de terre l’autoriserait à utiliser le terrain dans des conditions précises. Un deal plus que controverser qui s’apprête à se concrétiser aujourd’hui sur le site de Commercy, une commune de 6 000 habitants de la Meuse. Les soldats saoudiens y seront formés en salles de classes avec des simulateurs, et s’entraîneront au maniement de tourelles-canons à l’extérieur.
L’Arabie saoudite mène depuis cinq ans une guerre sanglante au Yémen, qualifiée de « pire catastrophe humanitaire au monde » par les Nations Unies. La France accueillera sur son territoire, en violation des traités internationaux, une entreprise qui fabrique les armes utilisées dans ce conflit et sur lesquelles les soldats saoudiens seront formés. Un nouveau scandale qui s’ajoute aux armes que la France vend déjà aux Saoudiens.
Source : La Chronique