Le boxeur italien d’origine marocaine Hassan Nourdine a remporté le titre de champion d’Italie des poids super-plumes après avoir battu Michele Broili, un combattant couvert de tatouages nazis. Le simple fait que ce dernier ait été autorisé à monter sur le ring a fait scandale en Italie, rapportait le média local Il Gazzettino le 19 septembre.
La finale du titre d’Italie des poids super-plumes, qui a récemment eu lieu à Trieste, dans l’est du pays, a suscité l’attention des médias internationaux. Ce n’est pas tant la victoire de Nourdine que la défaite cuisante de Broili qui a fait couler de l’encre. Sur la poitrine et les bras de ce dernier, on pouvait lire « 88 » (le nombre représentant le salut « Heil Hitler ») ; « SS Totenkopf », du nom de l’une des divisions de la Waffen-SS ; ou encore des références à des groupes skinheads de la région.
Broili et son entraîneur Denis Conte seraient tous deux proches de groupuscules néo-nazi italien. Conte, quant à lui, est l’ancien chef du parti néofasciste Nouvelle Force pour la région du Frioul-Vénétie Julienne, et il s’est présenté aux élections locales à Trieste pour le parti d’extrême droite Frères d’Italie.
« Si vous avez déjà lu un livre d’histoire, ne serait-ce qu’une demi-page, vous ne pouvez éprouver que du dégoût pour ce que le nazisme a fait à l’humanité », a déclaré Nourdine, dit « El Tiburón » (le requin), après sa victoire. « Je tiens à préciser que [Broili] n’a jamais été irrespectueux envers moi, ni lorsque nous étions seuls, ni pendant les contrôles antidopage. Il m’a même fait des compliments », a reconnu avec élégance le nouveau champion.
Remporter le titre national était l’aboutissement d’un rêve pour Nourdine, qui plus est dans de telles circonstances. « C’était une double victoire. Celui qui gagne contre ces idéologies doit être fier. On gagne deux batailles à la fois », s’est-il ému. Dans les jours qui ont suivi le match, la Fédération italienne de boxe a condamné les tatouages de Broili car ceux-ci ne sont pas conformes au code de conduite de la fédération. L’affaire sera d’abord examinée par la police judiciaire.
Source : Il Gazzettino