Un dinosaure mort il y a 120 millions d’années a laissé derrière lui un fossile formidablement bien préservé. Les scientifiques ont même eu la joie d’étudier son cloaque, l’orifice qui lui servait à déféquer, uriner et se reproduire. C’est la première fois qu’ils parviennent à reconstruire cet organe polyvalent en 3D, rapportait Vice le 20 janvier.
Le fossile de Psittacosaurus, d’une rare qualité de préservation, appartient au musée d’histoire naturelle de Francfort. Son étude pourrait répondre à des questions essentielles sur la vie sexuelle des dinosaures et la mécanique de leurs systèmes d’élimination des déchets. Les chercheurs vont aussi pouvoir comparer les cloaques des animaux modernes et éteints. Dirigés par Jakob Vinther, paléontologue à l’université de Bristol, ils précisent qu’ « aucun autre fossile de dinosaure non aviaire n’a préservé son cloaque », à leur connaissance.
« La peau de dinosaure est rare et souvent inégale et lorsque nous retrouvons des fossiles, la région cloacale semble toujours manquer », explique Vinther. « Si vous pensez au moment où les animaux se décomposent, ils se rompent souvent par cette ouverture, étant la partie la plus fragile de la surface du corps. »
On ne sait pas encore si Psittacosaurus avait un évent en forme de fente, comme les crocodiliens, ou un évent arrondi, comme les oiseaux. Mais une pigmentation claire ainsi que des gonflements caractéristiques à côté de l’orifice pourrait être des indices sur le comportement du spécimen.
Vinther et ses collègues pensent que le dinosaure peut avoir envoyé des signaux visuels à d’autres animaux grâces aux couleurs. Les gonflements peuvent, eux, avoir contenu des glandes odoriférantes permettant au dinosaure de communiquer des messages, tels que sa réceptivité aux partenaires.
Source : Vice