Crédits : Roc Morin Azad est un volontaire de 46 ans qui se présente sous son nom de guerre. Il a quitté l’Amérique en mai 2015. Il a abandonné sa famille, son travail et son nom de naissance au Texas. Une nuit, il a dit une prière et Dieu lui a soufflé de rejoindre les YPG – les Unités de protection du peuple, un groupe de guérilleros communistes du Kurdistan syrien, distinct des peshmergas. « Tu te pointes en Irak à quatre heures du matin avec une prime de 150 000 dollars de l’EI sur ta tête », se souvient Azad. « T’es supposé rencontrer quelqu’un sur le parking d’un aéroport, mais tu ne sais pas qui. Tu te retrouves à l’arrière d’une voiture, et chaque fois qu’elle s’arrête, tu as peur de finir porté disparu. Quand tu arrives au refuge, tu te sens un peu mieux, mais il n’y a que quand ces mecs vont dormir, que quand tu peux les entendre ronfler que tu parviens à souffler un peu. » Dans son esprit privé de sommeil, Azad a imaginé une série de scénarios terrifiants. Peut-être que les terroristes avaient tué ses hôtes et pris leur place. Ou peut-être que ses hôtes prévoyaient de le vendre eux-mêmes à l’État islamique. Après être entré clandestinement en Syrie, le Texan a directement été envoyé sur le front. « Je n’avais jamais été entraîné au combat », dit-il, « j’avais peur de ne pas être assez bon. Mais quand je suis arrivé là-bas, j’ai réalisé que rien qu’en étant un chasseur aguerri, j’en savais déjà plus que la plupart d’entre eux. La première chose que je me suis dit, c’est : “Génial, je ne suis pas le maillon faible.” Et tout de suite après j’ai pensé : “Putain, je ne suis pas le maillon faible !” » Azad se rappelle avoir combattu dans les YPG aux côtés d’anciens membres de la Légion étrangère et de l’armée américaine. Il y avait aussi un type, raconte le Texan, qui disait faire partie des Forces spéciales, mais qui était en réalité un agresseur d’enfants. Sans oublier un mannequin de lingerie canadien, et un musulman converti qui aimait embrasser les combattants de Daech morts sur la bouche. « C’est devenu un club de fous », grommelle Azad, expliquant pourquoi il est retourné en Irak pour se joindre aux peshmergas. « Beaucoup de gens viennent ici en pensant qu’ils vont être des John Wayne ou des Rambo, à courir et tirer partout. Mais ce n’est pas la réalité. » Roc Morin Lisez l’intégralité de cette histoire. ↓