L’ancien site nucléaire de Semipalatinsk. À ce jour, les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima sont considérés comme les deux plus importants incidents nucléaires jamais connus. Alors que de récentes observations confirment que l’accident survenu au Japon en 2011 pourrait en fait être bien plus grave qu’on ne l’imaginait, des documents soviétiques datant de la guerre froide montreraient qu’un autre événement aurait égalé Tchernobyl : les essais nucléaires de l’URSS. Le site New Scientist, à l’origine de ces révélations, a mis la main sur des documents montrant que les tests amorcés en 1956 au Polygone nucléaire de Semipalatinsk ont constitué la pire catastrophe nucléaire jamais survenue avant Fukushima. Ils auraient sérieusement irradiés tous les villages alentours. « Près de la ville de Znamenka, les substances radioactives qui ont atteint les populations et l’environnement se sont abattues de manière répétée pendant des années », ont affirmé les scientifiques. Un rapport fait état de 700 personnes hospitalisées pour empoisonnement aigu par rayonnements. Il reste difficile de savoir combien de personnes sont mortes à cause de ces essais. Le document pointe également la responsabilité des Soviétiques dans bon nombre de maladies dont ont souffert les habitants de la région. Le précieux rapport a été découvert par des scientifiques de l’Institut de biophysique de Moscou dans les archives de l’Institut de médecine nucléaire et d’écologie (ISTC), au Kazakhstan. Il aurait miraculeusement échappé aux déchiqueteuses à papier et aux bombardements de l’éclatement de l’URSS. Le constat de New Scientist souligne le manque de transparence de la recherche nucléaire russe. L’année dernière, des historiens d’Harvard avançaient déjà que de nombreux drames humains avaient été passés sous silence du temps de l’URSS. Source : New Scientist