Les machines du CERN qui ont permis ces expériences physiques. Crédits : CERN Nos sens ne nous permettent de percevoir qu’une infime quantité de la matière et de l’énergie qui nous entourent. Pourtant, les physiciens savent depuis longtemps que d’autres types de matière existent, telle que la matière noire ou l’anti-matière. Pour la première fois, des chercheurs du CERN sont parvenus à observer une interaction entre de la lumière et des atomes d’anti-matière. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Nature et d’après les auteurs, ils marquent un tournant dans les recherches sur l’anti-matière. Ils lèvent le voile sur des théories physiques, dans un domaine des sciences jusqu’alors empirique. La matière et l’anti-matière s’annulent mutuellement. C’est pour cela que l’anti-matière demeurait un si grand mystère pour les physiciens : elle restait impossible à identifier, appréhender ou observer. De plus, le fait que notre monde soit principalement constitué de matière induisait une quasi-inexistante de l’anti-matière. Mais l’énorme décélérateur d’antiprotons du CERN, qui possède la capacité de créer des collisions entre des positrons (une anti-particule) et des anti-positrons, a permis de créer l’un des plus stables atomes d’anti-hydrogène jamais observé. En projetant un faisceau laser dans cet atome, les chercheurs ont remarqué que la symétrie des lois physiques demeurait constante. Pour faire simple, ils en ont conclu qu’ils observaient de l’anti-matière pour la première fois. « La première fois que j’ai entendu parler de l’anti-matière, c’était dans Star Trek quand j’étais gamin », raconte Jeffrey Hangst, physicien à l’université d’Aarhus au Danemark et un des douze auteurs du rapport. « Je me demandais bien ce que c’était et j’ai été choqué d’apprendre que cela existait vraiment en physique. Ce qu’on en dit dans la science-fiction (que l’anti-matière est annulée par la matière) est à 100 % vrai et l’apprivoiser a constitué le plus grand défi de toute ma vie. » Mission accomplie ! Sources : Nature/CERN