Un scientifique russe préconise de relâcher des animaux dans l’Arctique pour y combattre le réchauffement climatique, rapportait CBS News lundi 20 avril. Cette étude s’inspire d’une expérience réalisée l’année dernière sur les moyens d’inverser la fonte du permafrost dans l’Arctique.
Le géophysicien russe Sergey Zimov a une idée étonnante. Pour combattre le réchauffement climatique, il suggère d’envoyer des troupeaux d’animaux herbivores dans la région Arctique depuis plus de 20 ans. Mais en quoi envoyer des chevaux dans le Grand Nord aiderait-il à combattre le réchauffement climatique ?
L’année dernière, une étude du Centre de Recherche de Woods Hole a démontré que l’Arctique émettait plus de gaz à effet de serre qu’il n’en stockait. C’est dû au fait qu’en hiver, le permafrost (ou pergélisol) est recouvert d’une épaisse couche de neige qui l’isole du vent frais et le maintient à des températures douces.
La fonte du permafrost, accélérée par le réchauffement climatique en Arctique, laisse s’échapper des gaz à effet de serre qui y sont enfouis depuis des dizaines de milliers d’années. L’idée de Zimov consiste donc à envoyer des troupeaux de chevaux, de bisons et de rennes dans cette zone pour que ces derniers, à l’aide de leurs sabots, dispersent la neige, compressent le terrain et adoucissent le sol. Et ça a marché.
La centaine d’animaux relâchés ont retiré la moitié de la couche de neige de la zone d’expérimentation, ce qui a diminué drastiquement l’isolement du sol, l’exposant ainsi à un air beaucoup plus froid. Un processus qui permet d’intensifier le gel du permafrost. Grâce à ces animaux, la température du permafrost n’augmenterait que d’environ 2 degrés Celsius d’ici 2100, préservant ainsi 80 % des sols. Cela empêcherait également la dispersion de gaz à effet de serre préhistoriques dans l’atmosphère. Il ne reste plus qu’à agir.
Source : CBS News