Que contiennent vraiment les archives secrètes du Vatican ? La réponse à cette question ferait pâlir d’envie n’importe quel universitaire, ou toute personne normalement constituée, tant ces trésors de connaissance semblent capitaux pour l’histoire. Leur contenu ne peut prêter qu’à des spéculations, mais d’après ce qu’on sait, les archives secrètes renferment essentiellement des lettres privées et des souvenirs historiques des Papes passés par le Vatican au cours des quatre derniers siècles. C’est le Pape Paul V qui a instauré ce système, dans un soucis d’héritage historique pour les générations futures. À l’origine, ces archives n’étaient pas accessibles au public. Puis, en 1881, le Pape Léon XIII a autorisé quelques chercheurs à les consulter. Depuis, la procédure n’a pas changé et il n’est pas donné à tous le monde d’accéder au Graal. En règle générale, les journalistes, les étudiants et les amateurs d’histoire n’y ont tout simplement pas accès. Si un universitaire parvient à prouver que ses recherches sont suffisamment sérieuses pour nécessiter les lumières des archives secrètes, un crédit, à renouveler tous les six mois, lui sera délivré. Une fois l’accès autorisé, le chercheur doit spécifier quel document il souhaite consulter. La limite est fixée à trois par jour. Les archives contiendraient environ 80 kilomètres de documents, dont les plus vieux datent du VIIIe siècle. Et si au bout de quelques minutes, le chercheur se rend compte que le document consulté ne l’intéresse pas, il est forcé de remballer pour la journée et de quitter les lieux. Parmi les petits bijoux d’histoire consultables, on trouve notamment : une lettre de Michel Ange au Pape Jules II ; le décret papal de Léon X qui, en 1521, a excommunié Martin Luther ; des notes relatant le procès contre Galilée ou encore des lettres d’Abraham Lincoln et Jefferson Davis, datant de 1863, implorant le Pape Pie IX de s’engager d’un côté ou de l’autre de la guerre civile américaine. Aujourd’hui, de nombreux universitaires et groupes de pression somment le Pape François de rendre tous ces documents publics. En 2012, à l’occasion du 400e anniversaire des archives, 100 documents ont été rendus consultables le temps d’une exposition baptisée Lux in Arcana. Sources : The Guardian