C’est une habitude qu’auraient adoptée la jeunesse nord-coréenne : pour fêter le Nouvel An chinois, mais aussi les anniversaires ou les remises de diplômes, les Nord-Coréens s’offrent de la méthamphétamine. Une tradition qui remplace les sachets de thé, les pâtisseries ou les vêtements qu’achètent habituellement ceux qui célèbrent le Nouvel An chinois. Les cadeaux abritant des doses de crystal meth, une drogue de synthèse illégale en Corée du Nord, seraient en fait courants depuis des années, rapporte le New York Times.
C’est notamment à cause d’une perception totalement faussée de cette drogue que les Nord-Coréens en seraient devenus adeptes. « Il y a encore peu de temps, la méthamphétamine était vue comme un genre de drogue énergisante très puissante, un genre de Red Bull amplifié », explique ainsi Andrei Lankov, historien russe spécialiste de la Corée. Une « sous-estimation considérable » des risques liées à la consommation de cette drogue, qui l’aurait rendue très populaire chez les jeunes.
Introduite en Corée du Nord au début du XXe siècle après la colonisation par le Japon, la méthamphétamine aurait ensuite été très largement distribuée par l’armée nord-coréenne à ses soldats, après la Seconde Guerre mondiale. Elle a ensuite été produite en quantité, et depuis les années 1970, de nombreux diplomates nord-coréens ont été arrêtés à l’étranger pour trafic de drogue. Le gouvernement lui-même aurait commencé à fabriquer de la méthamphétamine pour l’exporter, dès les années 1990, pour renflouer les caisses de l’État.
La méthamphétamine était ensuite envoyée à des organisations criminelles chinoises, ou encore aux yakuzas. Aujourd’hui, certains Nord-Coréens remplacent leurs traitements médicaux par des opioïdes, perçus comme des alternatifs, alors que le système de santé public ne leur permet pas de se soigner correctement.
Sources : The New York Times