La catastrophe écologique engendrée par la marée noire au large de l’Île Maurice le mois dernier prend une ampleur tragique. Depuis des jours, le nombre d’animaux marins échoués sur les côtes mauriciennes ne cesse d’augmenter, selon Associated Press. Jusqu’à présent, 42 dauphins ont été retrouvés morts sur ses plages, et d’autres malades et blessés ont été retrouvés.
Le 27 août, nous évoquions la mort de 16 dauphins. Moins d’une semaine plus tard, le bilan s’élève à plus de 40 cétacés morts. Le ministre de la Pêche de l’île, Sudheer Maudhoo, démentait alors les rapports selon lesquels des traces de pétrole auraient été retrouvés à l’intérieur des cadavres des animaux. Mais les experts continuent de les étudier, car la coïncidence des deux tragédies sème le doute.
Les écosystèmes côtiers luxuriants de la région fournissent de la nourriture aux 1,29 million d’habitants du pays et sont à la base de l’économie touristique de l’Île Maurice. « L’océan fait partie de ce que nous sommes. Le pays tout entier, y compris les communautés côtières, dépend de sa santé », affirme Vijay Naraidoo, codirecteur de l’organisation de défense de l’environnement et des droits de l’homme Dis Moi, dans un communiqué. « C’est pourquoi de nombreux Mauriciens se sont réveillés angoissés et craignent que la marée noire ne soit en train de le tuer. »
Avant même la découverte récente d’animaux morts et malades sur le rivage, la marée noire a suscité l’indignation des habitants, qui dénoncent un nettoyage bâclé. Samedi dernier, des dizaines des milliers de personnes se sont rassemblées dans la capitale du pays, Port-Louis, pour protester contre la léthargie coupable du gouvernement face à la marée noire.
Lundi, Dis Moi, Greenpeace Afrique et Greenpeace Japon ont envoyé une lettre au gouvernement mauricien pour demander une autopsie rapide et publique des animaux morts. La réponse se fait attendre.
Source : Associated Press