Un timbre de 1849. Crédit : United States Postal Service. Au cours de la Ruée vers l’or, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la Californie a connu une croissance exponentielle de sa population et de sa richesse. Mais seule la première est réellement due à l’or. Peu de personnes entendirent le cri de Samuel Brannan. En clamant, le 14 mai 1858, qu’il avait trouvé de l’or, le vendeur pouvait tout au plus espérer atteindre les 821 habitants recensés dans sa ville : San Francisco. L’écho donné à la nouvelle fut cependant largement suffisant pour déplacer les foules. On vint de tout le pays pour participer à la Ruée vers l’or. Dans une Californie sauvage, alors peuplée de missionnaires et de fermiers, le premier arrivé était aussi le premier servi. Quel intérêt avait donc le petit entrepreneur à prévenir ses semblables ? Après tout, rien ne l’obligeait à partager sa découverte. C’est une bonne raison qui l’a cependant poussé à le faire : avant de répandre l’information, Samuel Brannan avait pris soin d’acheter toutes les pelles et toutes les pioches du coin. Payante, sa stratégie a depuis donné naissance a une maxime : pendant la Ruée vers l’or, achetez des pelles. Car pendant que l’habile commerçant comptait ses gains, seul un nombre infime de mineurs s’enrichissait. Sur 1 000 habitants de la baie, on estime que 624 cherchaient de l’or. En réalité, explique Edward Dolnick, auteur d’un livre sur le sujet, le mouvement a surtout profité à ceux qui, au lieu de creuser, ont bâti sur l’engouement général. Entre 1849 et 1850, près de 200 000 personnes sont arrivées en Californie, faisant de San Francisco un gigantesque chantier. Pour en profiter, Samuel Brannan ne s’est pas contenté de vendre des pelles : il a investi dans l’immobilier. D’autres se sont enrichis en acheminant ses futurs locataires. Ainsi des bâtisseur du chemin de fer du Panama, qui ont tiré profit d’une situation de monopole pendant 14 ans. Ou encore du businessman Thomas Larkins, dont la fortune est basée sur le transport de vêtements et de nourriture vers San Francisco. La croissance était telle que tout le monde pouvait rapidement gagner de l’argent, écrit Edward Goldnick… à condition de ne pas chercher d’or. Source : Flexport