Crédits : Stomedy/YouTube Les chauves-souris se traînent une sale réputation. Un nom terrible, de vilains surnoms (« rats volants »), et les êtres humains font circuler sur leur compte un tas de mensonges pour saper un peu plus leur réputation. Le premier d’entre eux étant qu’elles sont aveugles. Eh bien non, elles ne sont pas aveugles. Pour le prouver, The Verge a eu le bon goût d’interviewer Winifred Frick, l’une des directrices de l’organisme Bat Conservation International, qui œuvre pour préserver ce fantastique animal dans toute sa diversité. Mais une chose est sûre, c’est que sur environ 1 300 espèces de chauves-souris, aucune n’est aveugle. Certaines, il est vrai, voient moins bien. Particulièrement celles se nourrissant la nuit d’insectes volants, qui privilégient l’écholocalisation pour repérer leurs proies plutôt que leurs yeux. « Mais les espèces comme les roussettes, qui n’utilisent pas l’écholocalisation, ont de grands yeux dont elles se servent beaucoup », recadre la spécialiste. Pour autant, celles misant sur l’écholocalisation se distinguent davantage par leur ouïe extraordinaire que par leur mauvaise vue. Pour localiser les insectes volants dans les ténèbres, elles émettent des signaux sonores qui se déplacent dans l’air comme les ondes électromagnétiques d’un sonar, et rebondissent sur les insectes pour revenir jusqu’à elles. « Leur ouïe est incroyablement sensible », s’enthousiasme Winifred Frick. Et comme vous vous en doutez peut-être, la plupart des chauves-souris ne boivent pas de sang. Sur 1 300 espèces, seulement trois se nourrissent de sang, dont une seule de sang de mammifères – les autres raffolent des oiseaux. Enfin, on a bien plus de chance d’attraper une maladie à cause d’une piqûre de moustique que d’une morsure de chauve-souris. Et comme la nature est bien faite, certaines des chauves-souris les plus communes dans nos contrées se nourrissent justement de moustiques. Sans compter qu’ « un quart des mammifères sont des chauves-souris », précise la spécialiste, et qu’en tant que premiers pollinisateurs de l’agave, l’un des ingrédients essentiels de la tequila. C’est donc un peu grâce à elles si l’alcool mexicain emblématique existe. Le moins qu’on puisse faire, c’est de descendre notre prochaine tek paf à leur santé. Le mieux qu’on puisse faire, c’est d’être conscients qu’elles sont menacées par le syndrome du nez blanc, qui affecte un nombre croissant d’espèces de chauves-souris et risquent de graves pertes de populations. Source : The Verge