En février, plus de 81 millions de dollars ont été détournés de la Banque centrale du Bangladesh. Des pirates informatiques ont ciblé la banque centrale pour ce casse d’un nouveau genre. Logo de la Banque centrale du Bangladesh / © Rappler Le 4 février dernier, plus de 81 millions de dollars ont été volés à la Banque centrale du Bangladesh. Des hackers inconnus ont réussi à utiliser les identifiants SWIFT d’employés de la banque pour parvenir à leurs fins. Réseau possédé par les banques et qui sert aux échanges interbancaires, SWIFT compte plus de 11 000 utilisateurs dans le monde et 25 millions de transferts par jour. Grâce aux identifiants, les hackers ont pu envoyer des demandes de transfert d’argent à la Réserve fédérale des États-Unis. Au total, des dizaines de millions de dollars ont été transférés des fonds de la Banque centrale du Bangladesh vers des comptes bancaires aux Philippines, au Sri Lanka et dans d’autres parties de l’Asie. Quatre transferts différents ont été effectués pour envoyer 81 millions de dollars vers la banque RCBC aux Philippines et un transfert seulement de plus de 20 millions à la Pan Asia Bank. La Banque centrale du Bangladesh a réussi à interrompre un autre transfert de 850 millions de dollars. Les comptes où l’argent est arrivé avaient été ouverts en mai 2015 avec la somme de 500 $ et aucun mouvement d’argent n’avait eu lieu depuis. L’énorme faille a été découverte grâce à une « erreur » d’imprimante de la Banque centrale du Bangladesh. Celle-ci sort habituellement un rapport pour chaque demande de transaction d’argent et fonctionne 24/24 h. Mais le matin du 5 février, aucun rapport n’était sorti et il était impossible d’imprimer les rapports manuellement. Le terminal relié au réseau SWIFT indiquait que le système avait été altéré. Une fois réparé, ce sont des dizaines de rapports de transactions suspectes qui ont été imprimés. La Banque centrale du Bangladesh a réussi à faire annuler le transfert de 20 millions de dollars à Pan Asia Banking et récupérer l’argent. Les 81 millions envoyés à Rizal Bank avaient, eux, déjà été crédités à plusieurs comptes bancaires, appartenant notamment à des casinos aux Philippines. Ce cyber-braquage est une mauvaise nouvelle pour les échanges bancaires internationaux. Il prouve l’affaiblissement d’un système jusque-là considéré comme indéfectible. Il met aussi en avant des problèmes d’intégrité des fonds. Le gouvernement américain compte sur les rapports des transactions SWIFT pour alerter en cas de transferts d’argent suspects qui pourraient être liés au terrorisme. Mais si des hackers peuvent si facilement mettre à mal les systèmes comme ils l’ont fait avec la Banque centrale du Bangladesh, pourquoi ne feraient-ils pas de même pour transférer de l’argent à des groupes terroristes ? Au-delà des hackers eux-mêmes, originaires de Corée du Nord et du Pakistan, il n’y a pas de fautif désigné. La Banque centrale du Bangladesh blâme malgré tout la Réserve fédérale des États-Unis pour avoir laissé faire les transferts d’argent sans attendre le feu vert du pays. Source : Wired