Aux XVIIIe et XIXe siècle, il était courant d’être enterré vivant. C’est ce qu’affirme Jan Bonderson, auteur et professeur à l’université de Cardiff. Dans son roman Buried Alive, il raconte comment, à cette époque, les morts dues à des maladies infectieuses étaient communes. Le matériel et les connaissances médicales étaient si peu avancées que des patients simplement inconscients se retrouvaient six pieds sous terre en moins de deux. Un article de presse datant de 1877 faisait d’ailleurs cas d’une femme dont la tombe avait était ré-ouverte pour y ajouter un second corps quelques jours après sa mort. Ses vêtements déchirés et ses membres brisés ne laissaient aucun doute : elle avait tenté de s’extirper de sa dernière demeure. giphy Même si aujourd’hui on parvient assez bien à noter la différence entre une personne vivante et une personne qui ne l’est plus, l’angoisse persiste. Pour les incurables paranoïaques, les claustrophobes, les friands d’histoires de putréfaction et les disciples de Black Mamba dans Kill Bill, voici un aperçu des inventions les plus lumineuses qui, aux XVIIIe et XIXe siècle, étaient censées pallier une mort certaine et prématurée :

L’avisé

Georges Washington, si téméraire soit-il, était taphophobe : il avait peur des tombes. Il a donc exigé que sa dépouille reste à la surface au moins trois jours après sa mort présumée. Pour prévenir tout retour inopiné à la vie. Malin.

L’acharné

Afin de vous assurer qu’une personne est bien morte, ouvrez-lui la bouche, remplissez-la de tout ce que vous trouverez de plus ragoûtant : insectes, vinaigre, urine et déjections. C’est comme ça qu’ils faisaient. Si elle ne réagit pas, vous pouvez avoir la certitude qu’elle est morte. Si elle réagit au début, puis qu’elle ne réagit plus, c’est que vous avez réussi à l’achever.

L’épicurien

Adolf Gutsmuth, un inventeur allemand du XIXe siècle, avait conçu le cercueil le plus chill de tous les temps. Équipé d’un tube, il permettait d’alimenter le ressuscité et de lui fournir de l’oxygène pour respirer. L’homme était tellement fier de son invention qu’il en a fait la démonstration en s’enterrant lui-même. Attendre la mort en buvant de la bière et en mangeant des saucisses : chill ultime.

Le rêveur

En 1792, le duc Ferdinand de Brunswick-Lunebourg a voulu contrer la mort en mettant au point un cercueil incluant une fenêtre, un puits d’air équipé d’un tube et un loquet pouvant s’ouvrir de l’intérieur. Et si tout cela ne permettait pas de vaincre la mort, il ne restait plus qu’à l’attendre, en observant la vue.

Le mélomane

Le Dr Johann Georg Taberger a quant à lui fait preuve de beaucoup de lucidité. Il a réalisé que les autres cercueils anti « enterrement prématuré » demandaient beaucoup de forces et de clairvoyance à des malheureux condamnés avant l’heure. Il a donc imaginé un système de ficelles, attachées autour de la tête, des pieds et des mains, qui, lorsqu’on tire dessus, font tinter en surface une jolie petite clochette. L’invention incluait également un système d’évacuation des eaux en cas d’inondation. Seul risque : que personne n’entende la clochette en surface.

Le 2.0

La taphophobie semble avoir survécu à deux siècles de paranoïa. Dans les années 1990, un horloger italien a mis au point un cercueil équipé d’un téléphone, d’une lampe flash, d’un stimulateur cardiaque et d’un talkie-walkie. Vendu l’équivalent de 4 000 euros, il devait permettre de rassurer les anxieux, qui ne faisaient toujours pas confiance à la médecine ou plus simplement au bon sens, pour attester avec certitude de la mort de quelqu’un. Source : OZY Notre corps passe par tout un tas d’étapes peu ragoûtantes. 00