L’homme de 70 ans, atteint d’un cancer provoqué par l’utilisation de l’herbicide développé par Monsanto, a obtenu gain de cause. Un tribunal de San Francisco a en effet condamné l’entreprise à verser plus de 70 millions d’euros à Edwin Hardeman, mercredi 27 mars 2019, rapporte le San Francisco Chronicle. L’homme dit avoir utilisé le Roundup sur ses propriétés pendant 26 ans, avant que sa maladie ne soit diagnostiquée, en 2015.
Alors que des milliers d’autres personnes atteintes de cancer ont également déposé plainte contre le géant de l’agrochimie, il s’agissait là du premier procès opposant un plaignant à Monsanto devant un tribunal fédéral. Une seule journée a suffi pour la délibération des six jurés, qui ont déclaré à l’unanimité que Monsanto était responsable du développement du lymphome d’Edwin Hardeman. 200 000 dollars lui ont été octroyés pour compenser ses pertes économiques, et plus de 5 millions pour « ses souffrances passées et futures ».
Déterminant que l’entreprise avait agi avec « malveillance, ou oppression », et que Monsanto était bien conscient des risques liés à l’utilisation du Roundup, les jurés ont ajouté 75 millions de dollars de dommages et intérêts punitifs. « Toutes ces années, Monsanto a commercialisé le Roundup sans dire la vérité, sans tester son produit et sans prévenir qu’il provoquait le cancer », déplore Jennifer Moore, l’une des avocat·es d’Edwin Hardeman. Elle assure que cette condamnation, et les preuves incriminantes apportées lors du procès « auront un impact sur tous les cas similaires à travers le pays ».
Source : San Francisco Chronicle