L’urine humaine serait un moyen formidable de fertiliser les cultures, rapportait France 24 le 2 mai. Les nutriments qu’elle contient y sont présents de manière très concentrée et permettraient d’être plus performants que les engrais actuels.
À une heure où les chercheurs du monde entier se concertent afin de trouver des moyens de réduire la dépendance aux produits chimiques et de diminuer leur impact environnemental, l’urine apparaît comme une solution crédible. Les plantes ont des besoins importants en nutriments, notamment en azote, phosphore et potassium. Ces nutriments, nous les ingérons lorsque nous nous alimentons avant de les « éliminer, principalement par l’urine », a détaillé M. Esculier, directeur du programme de recherche OCAPI, un programme qui étudie les systèmes alimentaires et la gestion des déchets humains.
Ainsi, le retraitement de l’urine représente une opportunité pour le futur, d’autant plus que les engrais actuels à base d’azote synthétique pose des problèmes environnementaux. Utilisés en grande quantité, ces engrais se retrouvent dans les cours d’eau et provoquent la prolifération d’algues marines qui peuvent tuer les poissons. De plus, ses émanations engendrent de la production de protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre qui contribue au dérèglement climatique.
Au-delà des problèmes causés par ces engrais, l’urine qui se retrouve dans les eaux usées est la source d’un vrai casse-tête. On estime qu’elle est responsable d’environ 80 % de l’azote présent dans les eaux usées et de plus de la moitié du phosphore. Ainsi, ne plus être obligé de la traiter en la réutilisant pour les cultures agricoles pourrait s’avérer être une solution idéale. Une étude réalisée en 2020 par des chercheurs de l’ONU a révélé que les urines du monde entier ont le potentiel théorique de compenser 13 % de la demande mondiale d’azote, de phosphore et de potassium dans l’agriculture. Dans la théorie, elle pourrait donc devenir l’engrais de demain.
Source : France 24