Le 11 juillet dernier, deux chercheurs de l’université de Princeton, Steven Englehardt et Arvind Narayanan, ont publié un rapport baptisé A 1-million-site measurement and analysis. Il explique comment l’espionnage en ligne fonctionne aujourd’hui, au-delà des simples cookies qui permettent déjà de traquer la quasi-totalité de nos activités sur Internet, parfois à notre insu. Englehardt et Narayanan ont été interviewés lors d’un podcast sur le site américain Fivethirtyeight. Dans cet entretien, ils avancent que l’industrie de la publicité numérique fonctionne aujourd’hui de plus en plus sur ce qu’on appelle l’ « empreinte digitale », et de moins en moins avec les cookies. Qu’est-ce que notre empreinte digitale, au sens numérique du terme ? Arvind Narayanan explique que même si nous croyons que notre ordinateur est identique à celui de la personne qui se trouve à côté de nous, il ne l’est pas. De nombreux paramètres entrent en compte dans l’établissement de notre empreinte digitale, allant du niveau de notre batterie au nombre de polices de caractères installées sur notre navigateur, en passant par sa version exacte. Tous ces éléments au demeurant insignifiants constituent pris ensemble une empreinte digitale unique. Elle permet ainsi à des entreprises qui utilisent la publicité numérique de cerner progressivement notre profil et nos comportements de consommateurs potentiels, afin de nous cibler efficacement. Ces explications peuvent paraître obscures, surtout pour les non-initiés. Le journaliste de Fivethirtyeight a donc poussé Narayanan à préciser son propos. Comment peuvent-ils nous reconnaître à partir d’éléments aussi aléatoires que le niveau de la batterie de notre ordinateur ? Narayanan explique que c’est l’exception qui confirme la règle. En gros, c’est précisément la raison pour laquelle ils cherchent toujours comment cela fonctionne. Le chercheur conclut en expliquant que statistiquement, d’autres paramètres tels que les polices de caractères, le paramétrage de notre navigateur ou sa version sont des éléments assez constants pour qu’ils participent à la constitution de notre identité digitale. Cette empreinte digitale n’est peut-être pas aussi infaillible qu’un cookie, qui traque nos moindres clics, mais ils assurent un niveau de discrétion suffisant pour que nous n’ayons même pas l’impression d’être observés. Sources : Fivethirtyeight Google veut équiper le monde de ses cabines Link revendre nos données personnelles.