En janvier, Un Américain a bénéficié de la première greffe d’un cœur provenant d’un porc génétiquement modifié. Deux mois après l’intervention révolutionnaire, l’homme est mort à l’hôpital, indiquait le New York Times le 9 mars.
La science peut faire des miracles, mais certains sont de courte durée. L’opération de David Bennett au début du mois de janvier 2022 relevait de l’exploit. D’abord hospitalisé 6 semaines en raison d’une arythmie potentiellement mortelle, l’homme de 57 ans avait bénéficié de la transplantation d’un cœur de porc pour la première fois sur un corps humain. D’abord considérée comme un succès, l’opération ne sera finalement pas parvenue à sauver la vie de Bennett, dont l’état s’est peu à peu détérioré au cours des derniers jours. Les médecins du Centre médical de l’université du Maryland ont finalement révélé le 9 mars que l’homme n’avait pas survécu.
« Après qu’il est devenu clair qu’il ne se rétablirait pas, il a reçu des soins palliatifs compatissants », a déclaré l’hôpital. « Il était capable de communiquer avec sa famille pendant ses dernières heures. » Son fils, David Bennett Jr, s’est quant à lui montré reconnaissant et a remercié les médecins de son père : « Leurs efforts et leur énergie, associés à la volonté insatiable de mon père de vivre, ont créé un environnement plein d’espoir pendant une ascension difficile », a-t-il déclaré. Il confirme avoir pu passer « de précieuses semaines » avec lui, « pendant qu’il se remettait de la transplantation, des semaines que nous n’aurions pas eues sans cette intervention miraculeuse. »
En plus d’offrir ces quelques semaines supplémentaires en famille à Bennett, l’opération aura permis de franchir une étape importante en matière de xénotransplantation (l’approvisionnement en organes d’origine animale pour les humains). Il s’agit pour certains d’un enjeu clé dans la médecine de demain, afin de pallier aux pénuries de dons d’organes humains. Depuis l’exploit, des médecins à Birmingham ont eux aussi implanté des reins provenant d’un porc génétiquement modifié chez un patient en état de mort cérébrale. « Comme pour toute première opération de transplantation dans le monde, celle-ci a permis d’obtenir des informations précieuses qui, espérons-le, permettront aux chirurgiens d’améliorer les résultats et de sauver la vie de futurs patients », a réagi l’un des médecins chargés de l’opération de Bennett, le Dr Bartley Griffith.
La cause de la mort de David Bennett n’a pas encore été communiquée, et il se pourrait qu’elle ne soit pas réellement liée à des complications dues à la transplantation.
Source : The New York Times