Les Parisiens la connaissent bien : Shakespeare and Company est une librairie indépendante spécialisée dans la littérature anglophone, à deux pas de Notre-Dame. Mais peu connaissent son histoire tumultueuse. Originellement ouverte en 1919 par Sylvia Beach, l’endroit était très apprécié des écrivains anglophones de passage dans la capitale. Sylvia Beach a notamment publié la première édition d’Ulysses, de James Joyce. C’est d’ailleurs parce qu’elle a refusé de vendre le livre aux nazis que ces derniers ont fermé sa boutique en 1941. Malgré la libération et le soutien d’Ernest Hemingway, sa librairie n’a jamais rouvert ses portes. Du moins pas tout de suite… Sylvia Beach dans son appartement, situé au-dessus de sa boutique, en 1945. Elle cachait ses livres aux Nazis. De 1919 à 1921, la boutique se situait au 8 rue Dupuyrten, puis elle a été déplacée au 12 rue de l’Odéon de 1921 à 1941. C’est là qu’elle est devenue le foyer de la Génération perdue avec des écrivains tels qu’Hemingway, F. Scott Fitzgerald, Gertrude Stein ou James Joyce. Aujourd’hui, la façade est méconnaissable. Il reste juste une petite plaque commémorative située au-dessus de la boutique de vêtements qui l’a remplacée. Lorsqu’il était jeune et sans le sou, Sylvia Beach a prêté à Ernest Hemingway de quoi lire et a vendu des exemplaires de son premier livre en 1923 afin d’encourager sa publication. C’est de cette librairie que l’écrivain parle dans Paris est une fête. En 1951, la librairie Shakespeare and Co. qu’on connaît aujourd’hui a ouvert ses portes, sous l’impulsion de George Whitman. Au départ pourtant, Whitman avait appelé sa boutique Le Mistral. À son tour, elle est devenue le lieu de rendez-vous d’un nouveau courant littéraire, la Beat Generation. Ce n’est qu’en 1964, à la mort de Sylvia Beach, que George Whitman a rebaptisé l’endroit Shakespeare and Company. Whitman dans son appartement, situé au-dessus de sa boutique, avec sa fille nommée Sylvia. Depuis la mort de son père, en 2011, c’est elle qui gère la fameuse librairie. Comme l’a initié George Whitman à partir de 1951, la librairie sert aujourd’hui de refuges à quiconque le souhaite en échange de quelques heures de travail. Il y a 13 lits cachés parmi les étagères. Molly Dektar a raconté son expérience à la librairie sur son blog Source : Life/WikiCommons Le plus grand écrivain de l’Histoire était une caillera.