C’est dans les salles d’arcades de la banlieue de Portland que tout commence, dans les années 1980. Un jeu se fait remarquer parmi les autres de façon dramatique. Les joueurs qui l’essayent n’arrivent plus à s’arrêter et commencent à agir bizarrement : ils ont des nausées et font d’horribles cauchemars. Certains font de violentes crises d’épilepsie et d’autres tentent carrément de se suicider. Plus étrange encore, des hommes en costume noir viennent toutes les semaines pour récupérer les données enregistrées dans la machine. Mais cela ne dure pas : aussi rapidement qu’il était apparu dans les salles de jeux de Portland, le jeu d’arcade Polybius disparaît. C’est en tout cas l’histoire racontée sur de nombreux forums de gamers depuis des années. La légende de Polybius est un des sujets les plus discutés dans l’univers des jeux vidéos, à ceci près qu’il n’a jamais existé ! C’est en 1998 que le sujet qui passionne les gamers du monde entier apparaît pour la première fois sur la toile. Le site de jeux vintage coinop.org poste une description du jeu, expliquant qu’il n’y a eu que très peu de versions, « seulement une ou deux dans la banlieue de Portland », qu’il a été « développé par une sorte de groupe militaire spécialisé dans la tech » et qu’il utilisait un algorithme « développé par la CIA ».
Il n’en fallait pas plus pour déchaîner les passionnés de conspiration, débattant sur les théories les plus folles concernant la dangerosité du jeu, les intentions cachées du gouvernement américain, l’utilisation possible d’images subliminales, voire carrément de contrôle mental. Selon la légende, l’intense combinaison de graphiques vectoriels et de trames permettait de faire passer les messages subliminaux intégrés par le gouvernement américain. Mais le problème fondamental est que personne ne possède de copie de Polybius… Personne n’arrive à se mettre d’accord le type de jeu dont il pouvait s’agir : puzzle ? jeu de tir ? Cette confusion n’a en tout cas pas empêché les fans de créer leur propres versions du jeu devenu légendaire.