Quand MC Hammer débarque à la télévision américaine, dans l’émission populaire Showtime at the Apollo en 1989, il n’est encore qu’un jeune rappeur reprenant le style popularisé par Afrika Bambaataa, mélange de beats saccadés et de phrases punchy. Son clip du titre « Pump it up » est remarqué. Mais il se fait un nom en 1990 en sortant « U Can’t Touch This ». Cette fois, l’artiste a trouvé son style. Au lieu du terne pantalon lâche qu’il portait un an plus tôt, MC Hammer arbore une sorte de sarouel brillant. « Le pantalon Hammer », dira-t-il plus tard.
Ce style, populaire il y a des siècles en Perse, en Inde et en Turquie, s’est propagé aux États-Unis par l’intermédiaire d’une militante féministe américaine du nom d’Elizabeth Smith Miller. Lors d’un voyage en Suisse, au milieu du XVIIe siècle, elle s’aperçoit que les patients d’un sanatorium portent des pantalons bouffants pour que leurs exercices soient plus faciles. L’idée est reprise dans des magazines de mode et dans The Lily, le premier journal créé par des femmes outre-Atlantique. Militante progressiste, son éditrice, Amelia Boomer y plaide pour la liberté de se vêtir. Insuffisant cependant pour casser les codes. En 1911, le couturier français Paul Poiret reprend ces « pantalons de harems » pour une collection. Mais leur succès est encore une fois limité… jusqu’à ce que MC Hammer vante leur confort et leur effet : « Plus ils tombent, plus ils accentuent vos mouvements de danse », explique-t-il au New York Times en 2008. « Ils vous donnent de la liberté de mouvement », ajoute-t-il en 2009 dans une interview à ABC. Touché. Sources : ABC/New York Times