Exactement 20 ans après son enlèvement par les Farc, Ingrid Betancourt est candidate à l’élection présidentielle en Colombie, annonçait Le Monde mardi soir.
Au moment de son enlèvement en 2002, la femme politique colombo-française était déjà candidate. « Je suis ici aujourd’hui pour terminer ce que j’ai commencé avec beaucoup d’entre vous en 2002 », a-t-elle déclaré mardi lors d’une conférence de presse à Bogotá.
Comme nous, les Colombiens se rendront aux urnes pour élire leur nouveau président. À quatre mois de l’élection, Ingrid Betancourt entre dans la course. Elle est à la tête du modeste parti écologiste Oxigeno Verde (Vert Oxygène), dont l’autre cheval de bataille est la lutte contre la corruption. Si elle a été vue en France comme une martyre au moment de son enlèvement, elle est perçue différemment par les Colombiens.
Une partie de la population lui reproche ainsi d’appartenir à l’élite (son père a été ministre, sa mère reine de beauté) ; d’avoir profité d’une couverture médiatique autrement plus importante que celle des centaines d’autres otages des Farc à l’époque ; d’avoir eu l’audace de demander réparation à l’État colombien après sa libération ; et d’avoir vécu ensuite de longues années en France, loin de son pays natal. Vingt ans plus tard, les Farc, devenus un parti d’opposition, compteront parmi ses adversaires.
« Je suis ici pour revendiquer les droits de 51 millions de Colombiens privés de justice, car nous vivons dans un système conçu pour récompenser les criminels », a-t-elle déclaré à la tribune.
Source : Le Monde