Alors que les dockers du Havre et de Marseille viennent de refuser de charger du matériel militaire pour l’Arabie saoudite, un rapport du gouvernement cité par l’agence Reuters révèle ce mardi 4 juin que les ventes d’armes françaises au royaume wahhabite ont augmenté de 50 % l’an passé. Paris y a expédié pour un milliard d’euros de canons, de tanks et surtout de navires de patrouille.
Cette flotte a de grandes chances de servir au blocus de ports au Yémen, que Riyad maintient officiellement pour empêcher les Iraniens d’appuyer les rebelles houthis, quitte à aggraver la terrible crise humanitaire. Au Yémen, l’Arabie saoudite est à la tête d’une coalition prête à tout pour soutenir le gouvernement. Plusieurs dizaines de milliers de civils ont perdu la vie depuis le début du conflit en 2015.
« La guerre menée par l’Arabie saoudite doit cesser », avait tempêté la ministre française de la Défense, Florence Parly, en octobre 2018. Pourtant, « de tels échanges révèlent une alliance géopolitique [de la France] avec ces régimes au mépris d’engagements internationaux », juge Tony Fortin, de l’Observatoire des armements. « On ne peut donc s’attendre qu’à une aggravation des conflits au Yémen et dans la Corne de l’Afrique, où les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite commencent à se redéployer en partenariat avec la France. »
Pour Florence Parly, ces collaborations permettent de « garder une présence dans ces régions ». En 2018, Paris a aussi vendu 2,4 milliards d’euros d’armes au Qatar, un rival de l’Arabie saoudite.
Source : Reuters