Les Romains sont connus pour leurs distractions sanguinaires et violentes, comme les courses de chars ou les combats de gladiateurs. Mais le sang de ces derniers ne servait pas qu’à réjouir le public ; de nombreux documents datés de la fin de l’Antiquité au début du Moyen Âge montrent que sa consommation servait aussi à soigner l’épilepsie.
L’épilepsie résulte d’un dérangement des cellules nerveuses du cerveau causant des crises de paralysie et des spasmes en raison d’une activité anormale du cerveau. Pour y remédier, les Étrusques ont instauré cette méthode consistant à boire du sang chaud, comme celui des gladiateurs, et les Romains, qui ont été leurs successeurs, ont sécularisé la pratique, l’étendant sur plusieurs siècles plus tard.
Certaines sources des XIXe et XXe siècles documentent même cette pratique jusqu’à l’époque moderne. Bien que les humains, à travers les siècles, aient toujours considéré le sang humain comme une forme de médicament, le premier à en faire mention de la sorte est un encyclopédiste romain. Dans son De medicina daté de l’an 40, Aulus Cornelius Celsus écrit : « Certains se sont libérés de cette maladie (l’épilepsie) en buvant le sang chaud de la gorge tranchée d’un gladiateur ».
D’autres sources bien connues des historiens comme Pline l’Ancien ou Alexandre de Tralles ont perpétué cette tradition dans leurs écrits, de la même façon qu’on en trouve des traces dans d’autres civilisations, comme en Chine antique, en Inde, en Mésopotamie ou chez les Thrace.
Source : Ancient Origins