La pollution ne va pas faire baisser les inégalités. Dans un rapport présenté le lundi 24 juin au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, l’expert australien Philip Alston va jusqu’à parler d’un risque d’ « apartheid climatique ». Ses conclusions sont que même si les objectifs d’émission de CO2 sont remplis, « des millions de personnes vont être appauvries ».
Alors que les plus démunis ne génèrent que 10 % du gaz à effet de serre, « ceux qui ont le moins contribué aux émissions seront les plus touchés », a-t-il déclaré. La richesse, quant à elle, peut agir comme un bouclier contre les catastrophes. Lorsque l’ouragan Sandy a frappé New York en 2012, la plupart des citoyens se sont retrouvés sans électricité. Mais la banque Goldman Sachs avait son propre générateur, protégé par des milliers de sacs de sable.
Ces inégalités auraient donc des chances d’aboutir à un « apartheid climatique », où seuls les riches échapperont à la faim et aux conflits. Cela effacerait 50 ans de progrès dans la réduction de la pauvreté. En conséquence de quoi les mesures prises par les diplomates aisés de l’ONU sont « manifestement inadéquates », juge Alston.
« Le Conseil des droits de l’homme ne peut plus compter uniquement sur la mise en place de groupes d’experts, qui produisent des rapports qui ne mènent nulle part, et exhortent les autres à faire plus sans rien faire eux-mêmes », tacle-t-il. « Leur approche est souvent vaste mais leurs résolutions s’avèrent peu ambitieuses et peu concluantes. » En 2007, un groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat avait déjà averti que « les plus pauvres [seraient] les plus touchés ». Mais les dirigeants écoutent-ils les experts ?
Source : BBC