Crédits : CBS News Pour la première fois, une équipe internationale de scientifiques, dirigée par des chercheurs de l’université de Tübingen et l’institut Max Planck, a pu récupérer puis analyser avec succès l’ADN provenant de momies égyptiennes. Celles-ci dataient de la période entre qui s’étend entre 1 400 av. J.-C. et 400 av. J.-C., y compris le premier génome. Dans une étude publiée le 30 mai dans Nature, les chercheurs expliquent que les anciens Égyptiens étaient plus proches des individus vivant à la même époque au Proche-Orient, tandis que les Égyptiens modernes partageraient plutôt un patrimoine génétique avec les peuples d’Afrique du Nord. On a longtemps pensé que les momies égyptiennes ne pourraient offrir aucune trace d’ADN. « Le climat chaud de l’Égypte, les taux d’humidité élevés dans de nombreuses tombes ainsi que certains produits chimiques utilisés dans les techniques de momification contribuent à la dégradation de l’ADN, et l’on pense que la survie à long terme de l’ADN chez les momies égyptiennes est peu probable », expliquait à l’époque Johannes Krause, paléogénéticien de l’Institut Max-Planck. Mais récemment, les chercheurs ont réussi à séquencer 90 génomes de momies à l’aide d’un matériel génétique prélevé dans les os et les dents, et non dans les tissus mous. Elles datent de l’Égypte ancienne et tous appartiennent à 151 momies retrouvées sur le site d’Abousir el-Melek, au sud du Caire. « Nous nous sommes particulièrement intéressés à examiner les changements et les continuités dans la composition génétique des anciens habitants d’Abousir el-Melek », déclare Alexander Peltzer, l’un des principaux auteurs de l’étude, issu de l’université de Tübingen. « Nous avons voulu vérifier si la conquête d’Alexandre le Grand et d’autres puissances étrangères avaient laissé une empreinte génétique sur la population égyptienne ancienne », ajoute Verena Schuenemann, une autre chercheuse. L’étude a finalement montré que l’ADN des momies analysées est beaucoup plus proche des habitants du Proche-Orient que des Égyptiens d’aujourd’hui. D’après les résultats, les Égyptiens modernes partagent 8 % de plus leur patrimoine génétique avec les populations d’Afrique subsaharienne que les habitants de l’Égypte ancienne. Leurs recherches seront approfondies dans les mois à venir. Source : Nature Communications