Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu à Boutcha, où des corps de civils ont été retrouvés dans les rues après le retrait des troupes russes, pour un discours dans lequel il accuse la Russie de commettre un « génocide » et des « crimes de guerre ». Il a néanmoins assuré que les négociations de paix étaient toujours en cours, rapportait BBC News le 4 avril.
Entouré de soldats ukrainiens et équipé d’un gilet par-balles, Volodymyr Zelensky s’est rendu lundi 4 mars dans la ville de Boutcha, suite aux images partagées par les troupes ukrainiennes ayant suscité l’indignation du monde entier. Le président ukrainien a annoncé le lancement d’une enquête pour crimes de guerre contre la Russie, que l’Ukraine accuse d’avoir fait plus de 400 victimes civiles dans les alentours de Kiev, à Boutcha particulièrement. Là-bas, les journalistes étrangers ont découvert au moins 20 corps d’hommes dans les rues, que les autorités ukrainiennes disent victimes d’exécutions. Certains semblent effectivement avoir été abattus d’une balle dans la tempe, tandis que d’autres avaient les mains liées dans le dos. Les images satellites de Bucha montrent, de plus, l’existence d’une fosse commune, près de l’église Saint-André.
Face à ces images, Zelensky a dénoncé le fait que les troupes russes ont « traité les gens plus mal que des animaux ». « C’est un véritable génocide, ce que vous avez vu ici », a-t-il ajouté. Joe Biden a quant à lui accusé Vladimir Poutine d’être un criminel de guerre, et a annoncé le lancement d’un procès pour crimes de guerre à l’initiative de Washington. « Ce type est brutal. Et ce qui s’est passé à Boutcha est scandaleux, et tout le monde l’a vu », a-t-il expliqué. Pour autant, Zelensky a insisté sur la nécessité de continuer de négocier la paix avec la Russie, car « l’Ukraine doit avoir la paix ». « Nous sommes en Europe, au XXIe siècle, a-t-il indiqué, nous allons poursuivre nos efforts sur le plan diplomatique et militaire. »
En parallèle de ces négociations, l’Ukraine a réaffirmé sa volonté de continuer à résister, et a renouvelé sa demande d’aide aux puissances occidentales. Après les avoir encouragé à fournir davantage d’armes à l’Ukraine, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a prévenu : « le massacre de Boutcha a changé la donne, le pire reste à venir ». En ce sens, certains pays tels que le Royaume-Uni devraient demander de nouvelles sanctions internationales contre la Russie une fois les preuves de ces atrocités faites. Du côté russe, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a quant à lui dénoncé « un acte de mise en scène » par l’Ukraine à Boutcha, plusieurs jours après le retrait des forces russes. « La Russie rejette catégoriquement toutes les accusations », a ainsi confirmé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Source : BBC News