Selon un rapport de l’Australian Strategy Policy Institute (ASPI), des Ouïghours détenus en Chine – peuple à majorité musulmane vivant dans la province du Xinjiang – sont envoyés travailler dans une usine qui fournit Nike. Selon les chercheurs, ils travailleraient dans des conditions misérables « qui indiquent très fortement un travail forcé », rapportait le Washington Post le 29 février. D’autres grandes marques seraient en cause, comme Apple et Samsung.
Ils seraient ainsi plus de 600 Ouïghours à travailler dans l’usine Qingdao Taekwang Shoes Co., fournisseur de Nike depuis plus de 30 ans et une des plus grosses usines de la marque américaine. L’État chinois est depuis des mois sous le feu des critiques pour avoir envoyé des centaines de Ouïghours dans des camps de « rééducation ». Le gouvernement a annoncé qu’après leur « certification », la plupart des détenus avaient été libérés. Mais certaines preuves semblent indiquer que les autorités chinoises envoient les Ouïghours dans des usines aux quatre coins du pays.
À la fin de leur journée, les travailleurs Ouïghours – surtout des femmes – doivent retourner dans leurs dortoirs dans lesquels ils vivraient sous haute surveillance, et ne peuvent interagir avec les habitants. « Tout le monde sait qu’il ne sont pas venu ici de leur plein gré », a confié un vendeur à son étal aux journalistes du Washingyon Post. « Le gouvernement les a envoyés ici. »
Selon l’ASPI, l’usine de Qingdao Taekwang Shoes Co. ne serait qu’un des nombreux cas de travail forcé des Ouïghours en Chine, qui seraient plus de 80 000 à avoir été ainsi disséminés dans des usines partout sur le territoire entre 2017 et 2019 pour fournir plus de 80 grandes marques internationales, dont Nike, Apple, BMW, Gap, Huawei, Samsung, Sony et Volkswagen. L’usine de Taekwang n’a pas voulu communiquer sur les accusations de travail forcé ou de répression des libertés religieuses.
Source : The Washington Post