Le Premier ministre des Îles Salomon Manasseh Sogavare a annoncé l’interdiction de Facebook sur l’archipel d’Océanie afin de lutter contre la cyberintimidation et la diffamation, en affirmant que la plateforme de Mark Zuckerberg met à mal « l’unité nationale », rapportait Vice le 24 novembre. L’opposition accuse surtout le gouvernement de vouloir faire taire les jeunes.
Le gouvernement des Salomon a annoncé cette décision la semaine dernière, en admettant que cette interdiction, qui n’est pas encore entrée en vigueur, visait principalement les jeunes. Cette annonce intervient quelques semaines seulement après que le gouvernement de l’archipel a été accusé de vouloir faire taire les jeunes. Mais le Premier Ministre rejette ces accusations, tout en insistant sur le fait que le bannissement de Facebook visait en fait à les protéger contre les « propos injurieux » en ligne.
« La cyberintimidation sur Facebook est très répandue, des gens sont insultés par des utilisateurs qui utilisent de faux noms, et la réputation des victimes, qu’elles se sont forgées au fil des ans, peut être détruite en quelques minutes », a déclaré Sogavare au Parlement des Îles Salomon. « Nous avons le devoir de préserver l’unité nationale et la coexistence heureuse de notre peuple… mais Facebook sape les efforts d’unification de ce pays. »
« 70 % de notre population a moins de 30 ans… et c’est ce groupe qui est majoritaire sur les réseaux sociaux, en particulier sur Facebook », a répliqué le chef de l’opposition Matthew Wale. « C’est vraiment pathétique. Les raisons invoquées pour son interdiction ne sont pas assez importantes. » L’interdiction proposée devrait être temporaire et appliquée jusqu’à ce que le gouvernement puisse adopter des lois supplémentaires pour régir le comportement des utilisateurs sur Facebook.
Facebook a naturellement dénoncé la décision du gouvernement. Une porte-parole de la plateforme a déclaré qu’une telle mesure aurait « un impact sur les milliers de personnes dans les Îles Salomon qui utilisent nos services pour se connecter et participer à des discussions importantes à travers le Pacifique ». Les Îles Salomon ne sont pas la première nation du Pacifique Sud à envisager une interdiction de Facebook, les dirigeants des Fidji, du Samoa et de Papouasie-Nouvelle-Guinée ayant tous menacé de faire de même ces dernières années.
Source : Vice