Dans le village indien de Kongthong, au nord-est de l’Inde, on perpétue encore aujourd’hui une tradition vieille de plusieurs siècles. Un reportage de la BBC nous apprend qu’à sa naissance, chaque enfant reçoit une chanson composée par sa mère. Toute sa vie, cette mélodie sera son deuxième nom, celui qui renferme son identité profonde.

Cette tradition est appelée jingrwai lawbei, ce qui signifie « le chant de la première femme du clan », en référence à la femme mythique qui aurait fondé la communauté de Kongthong il y a plusieurs centaines d’années. « Cette chanson vient directement du cœur, de l’amour qu’on éprouve pour nos enfants », témoigne Barihunlang, qui a composé l’une de ces mélodies sacrées pour sa petite fille.

Les habitants de Kongthong ont aujourd’hui peur que cette tradition indigène ancestrale soit menacée par la modernisation du pays, qui gagne rapidement ses contrées les plus reculées. Lorsqu’ils utilisent leurs téléphones mobiles, les adultes ne s’appellent plus entre eux par leurs mélodies mais par le nom qu’ils réservaient jusque là au monde extérieur.

De leur naissance à leur mort, les habitants de Kongthong entendent fredonner leur mélodie unique, qui témoigne de l’amour que leur porte les membres de la communauté. Si leurs notes s’effacent, que restera-t-il d’eux ?

Source : BBC