Après une épidémie de coronavirus qui a touché huit gorilles au cours du mois de janvier, le zoo de San Diego a décidé de prendre des mesures. Pour protéger les espèces à risques, plusieurs grands singes ont déjà reçu un vaccin expérimental contre le Covid-19, rapporte la BBC ce 5 mars.
Parmi les heureux élus, quatre orangs-outans et cinq bonobos ont chacun reçu les deux doses fabriquées par Zoetis, une entreprise pharmaceutique vétérinaire. La société avait développé un vaccin pour les chats et les chiens, jugé sûr et efficace en octobre dernier, suite à quoi les responsables du parc les ont contactés pour le tester sur leurs résidents. En février, alors qu’ils étaient distraits de l’aiguille par des friandises, les neuf grands singes sont donc devenus les premiers primates à recevoir ce vaccin.
Heureusement, d’après les responsables du parc, ils n’ont eu aucune réaction indésirable et se portent bien. Le sang prélevé sur un orang-outan et un bonobo montrera bientôt s’ils ont développé des anticorps, dont la présence indiquerait que le vaccin fonctionne. Trois doses restantes iront bientôt aux bonobos et à l’un des gorilles du zoo qui n’ont pas contracté le virus.
« Nous utilisons couramment des vaccins conçus pour chiens et chats sur les lions et les tigres », explique Nadine Lamberski, responsable de la conservation et de la santé de la faune à la San Diego Zoo Wildlife Alliance. Ce qui n’est pas la norme, à l’inverse, c’est la vitesse à laquelle l’entreprise a développé le traitement. « Dans ma carrière, je n’ai jamais eu accès à un vaccin expérimental aussi tôt dans le processus et je n’ai jamais eu un désir aussi irrésistible d’en utiliser un. »
Dans le monde entier, des infections ont été confirmées chez des tigres, des lions, des visons, des léopards des neiges, des couguars, un furet, ou encore des chiens et des chats domestiques. Mais le fait que les grands singes soient sensibles au virus SARS-CoV-2 préoccupe particulièrement les scientifiques.
En effet, moins de 5 000 gorilles vivent encore à l’état sauvage et, comme ils vivent dans des groupes familiaux proches, les chercheurs craignent que si l’un d’entre eux attrape le virus, l’infection puisse se propager rapidement et mettre en péril leurs populations déjà précaires. Quant aux huit spécimens du parc infectés au mois de janvier, ils se remettent petit à petit de la maladie.
Source : BBC