Alors que de plus en plus de pays ouvrent leur législation à une industrie légale de la weed, sa production commerciale augmente à travers le monde. D’après une nouvelle étude, le développement de ces activités ne fait pas seulement croître le nombre les clients, mais il peut aussi avoir hélas des conséquences sur l’augmentation des températures sur Terre, rapportait Anthropocene ce 9 mars.
De nombreux cultivateurs de cannabis préfèrent travailler en intérieur car ce type de culture offre un meilleur contrôle sur la rentabilité de la production. Mais ces opérations ont un coût pour le climat, car elles nécessitent du chauffage, de la ventilation et de la climatisation pour maintenir des niveaux de température et d’humidité idéaux. De plus, des lampes de culture à haute intensité restent allumées 24 heures sur 24, et un approvisionnement régulier en dioxyde de carbone est souvent ajouté pour accélérer la croissance des plantes et augmenter les profits.
Les chercheur.euse.s ont donc essayé de quantifier l’impact climatique de la culture de cannabis en intérieur à travers les États-Unis. Étant donné les variations de températures et d’humidité à travers le pays, les auteurs ont calculé l’énergie nécessaire pour plus de 1 000 endroits différents. Et les résultats de l’étude suggèrent que 80 % des émissions de gaz à effet de serre générées par ces fermes sont causées par des pratiques directement liées aux méthodes de culture en intérieur.
« Si la culture de cannabis en intérieur devait être entièrement convertie en production en extérieur, ces estimations préliminaires montrent que l’État du Colorado, par exemple, verrait une réduction de plus d’1,3 % des émissions annuelles [de gaz à effet de serre] de l’État », indique l’étude. Cela signifie que le Colorado à lui seul verrait une réduction de 2,3 millions de tonnes d’équivalent carbone chaque année, soit à peu près les émissions de tout le secteur minier du charbon de l’État.
Bien entendu, la culture en extérieur n’est pas envisageable dans toutes les régions du pays. Ainsi, au sein des États, les auteurs ont également identifié des endroits où la culture en intérieur est comparativement moins gourmande en énergie. Dans les climats où la culture en extérieur pourrait fonctionner, les décideurs devraient donc prendre des mesures pour inaugurer la transition. Mais l’étude des scientifiques américains devrait alerter les cultivateurs de cannabis en intérieur de tous les pays, à commencer par le Portugal et l’Allemagne en Europe.
Source : Anthropocene